De Peter Cattaneo
Avec Kristin Scott Thomas, Sharon Horgan, Jason Flemyng
Chronique : Le réalisateur de Full Monty, le film qui définissait à l’époque les standards de la comédie sociale anglaise, s’empare d’une histoire vraie sans doute moins audacieuse que ses apprentis strip-teaseurs, mais au gros potentiel feel-good.
Il s’intéresse à un groupe de femmes de militaires qui, pour s’occuper l’esprit alors que leur moitié part au combat décide de créer une chorale au sein de la caserne.
Soyons honnête, The Singing Club est loin d’avoir la portée sociale et l’efficacité comico-dramatique de The Full Monty. Mais il fait preuve d’une empathie sincère et d’un optimisme touchant.
Peter Cattaneo use de la même habileté pour traiter avec bienveillance et légèreté d’un sujet grave. Cette fois-ci, ce n’est pas le chômage qui pousse ses héroïnes à dépasser leurs peurs et leurs inhibitions, mais la crainte permanente que la grande faucheuse se rappelle à elles. Cette épée de Damocles, cette peur panique qui les étreint dès que sonne leur téléphone sonne ou que quelqu’un frappe à leur porte est le moteur du film. Cet angoisse permanente est gérée différemment par chacune des épouses, ce qui crée la richesse de The Singing Club qui peut alterner entre rires et larmes en fonction des protagonistes de chaque scène. Sans surprise, on rit quand elles commencent à répéter, entre mauvaise foi et fausses notes, on verse une larme lorsque les officiels sonnent à la porte de l’une d’elles.
Le film n’est donc pas avare de clichés et de bons sentiments, mais est parcouru d’une saine énergie, et d’une réelle maitrise du film chorale. Le mélange humour, musique et tragédie est une recette qui a fait ses preuves, The Singing Club ne révolutionne rien, mais il trouve sa propre petite musique, très agréable. Les deux personnages principaux donnent le rythme, deux femmes aux tempéraments bien différents qui vont peu à peu s’apprivoiser (quand on dit que ça ne révolutionne rien). Sharon Horgan, que j’ai pour ma part découvert dans un excellent épisode de Criminal Uk et plus récemment dans This Way up forme un duo savoureux avec queen Kristin. Je sais, je radote, mais quel exquis plaisir de la retrouver dans un rôle où elle peut exprimer son talent pour la comédie, tout en conservant cette classe naturelle et la finesse d’interprétation qui lui permettent d’éviter la caricature d’un personnage trop rigide. Elle contribue beaucoup à faire sortir un peu The Singing Club des sentiers battus.
Un film doudou qui fait du bien lorsque les jours rétrécissent et qu’une pandémie vous éloigne de vos proches.
Synopsis : Yorkshire, 2011. Les soldats de la garnison de Flitcroft sont envoyés en mission à l’étranger. Pour tromper leurs angoisses, leurs compagnes décident de créer une chorale. Elle est dirigée par l’austère mais surprenante Kate Barclay, épouse du colonel. Soudées par une envie commune de faire swinguer leur quotidien, Kate, Laura, Annie et les autres porteront leur » Singing Club » jusqu’au Royal Albert Hall pour un concert inoubliable.