Période de l'Avent oblige, les saveurs de Noël ouvrent les festivités également au cinéma avec son lot de film de Noël plus ou moins inspirés et plus ou moins traditionnels. Pour cette fois la fratrie de réalisateurs-scénaristes Ian et Eshom Nelms reviennent pour dynamiter le mythe (!) en revisitant par l'action movie. Le duo sont peu connus chez nous et restent encore confidentiels malgré leurs quatre précédents films que sont "Squirrel Trap" (2004), "Lost on Purpose" (2013), "Waffle Street" (2015) et "Small Town Crime" (2018)...
Noël, tandis que le Père Noël a des soucis économiques dû à une perte de magie et à une recrudescence de méchanceté chez les enfants, Billy un enfant de 12 ans pourri-gâté décide d'engager un tueur à gage pour assassiner le Père Noël après avoir reçu au pied du sapin un paquet contenant du charbon !... Le Père Noël version 2020 est donc incarné par Mel Gibson après "Traîné sur le Bitume" (2018) de S. Craig Zahler et "The Professor and the Madman" (2019) de Farhad Safinia. Papa Noël a une épouse jouée par Marianne Jean-Baptiste à la carrière éclectique de "Secrets et Mensonges" (1996) de Mike Leigh à "Pierre Lapin" (2018) de Will Gluck en passant par "Spy Game" (2001) de et "Edge of Tomorrow" (2014) de Doug Liman. Le Tueur est incarné par Walton Goggins, devenu connu grâce à l'excellente série TV "The Shield" (2002-2008) et surtout vu au cinéma dans "Django Unchained" (2012) et "Les Huit Salopards" (2015) tous deux de Quentin Tarantino. Et enfin, citons l'enfant par qui tout arrive interprété par le jeune Chance Hurstfield qui a débuté très jeune notamment en ayant déjà abordé le sujet dans le téléfilm "10 Choses à faire pour un Noël parfait" (2017) et vu au cinéma dans "Le Paquet" (2018) de Jake Szymanski et (2019) de Gene Stupnitsky... Cette histoire a le mérite de dépoussiérer le mythe avec un Père Noël parfaitement intégrer à la société, il est un salarié fonctionnaire et se doit à une confidentialité toute professionnelle. Mais il a aussi les soucis d'un patron de PME (avec une armée d'ouvriers aux oreilles pointues !) en conflit avec le Fisc et qui doit mettre de côté ses principes pour sauvegarder son entreprise en espérant des jours plus heureux.
Ronchon, voir en burn-out le Père Noël semble aussi avoir un passé mystérieux en témoigne sa réplique : "tu crois que j'ai eu ce job parce que je suis gras et joyeux ?!" Dans le même temps, le scénario offre une place de choix à un enfant, une fois n'est pas coutume, pourri-gâté et infect, forcément dangereux au point qu'il n'hésite pas à engager un tueur à gage de temps à autre, un tueur qui est d'ailleurs trop heureux d'être engagé pour tueur le Père Noël ! Un tueur qui le hait finalement peut-être plus que l'enfant et qui va apprendre qu'il ne vit finalement pas au Pôle Nord scandinave mais en Alaska. Le film montre donc un Père Noël loin de la féérie des contes et légendes, mais un être bien implanté au sein de notre société capitaliste et libérale ce qui n'est pas sans intérêt, ce qui ne manque pas de sel mais... malheureusement le film met un peu trop de temps à se mettre en place, il ne se passe pas grand chose pendant au moins la moitié du film pour arriver à un combat final à la fois expédié et sans créativité. Plusieurs incohérences accompagnent le tueur durant sa mission : comment connaît-il le véritable nom du Père Noël ?! Pourquoi se décide-t-il à attaquer comme un bourrin bille en tête après une tentative pourtant furtive et discrète ?! Mais la vraie déception réside dans un manque total d'humour, voir une tentative râtée d'humour noir. Par contre on mettra un bon point à la Mère Noël et surtout au tueur/Goggins, parfait en tueur dénué d'émotion. Le film se prend finalement trop au sérieux jusqu'en dans la morale (c'est le Père Noël tout de même !) finale où la réponse de ce "Bad Santa" fait un peu Père Fouettard sans nuance, ce qui aurait été plus drôle si le reste du film avait été un chouïa plus assumé dans son côté décalé et fun.