Réalisateur : Mitja Okorn
Avec : Jaden Smith, Cara Delavingne, Nia Long, Cuba Gooding Jr,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Romance, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Daryn, 17 ans apprend que sa petite-amie, Isabelle, n'a plus qu'une année à vivre.
Critique :
Remake officieux de #SweetNovember, jouant continuellement la carte du carpe diem et de la nécessité de profiter de l'être aimé jusqu'au bout, #LifeInAYear est un teen movie romantique autant fragile et maladroit que divertissant et optimiste, porté par un excellent Jaden Smith. pic.twitter.com/xSITg2upHI
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 28, 2020
Pour replacer le film dans son contexte, Life in A Year de Mitja Okorn se devait d'être un gros véhicule en star power pour Cara Delavingne mais surtout Jaden Smith, avec l'appui de maman et papa à la production, le tout dans un désir de surfer sur la vague encore véloce de la hype incompréhensible autour de Nos Étoiles Contraires.
Tourné en 2017 mais très vite mis au placard par Sony autant pour sa qualité supposément relative que pour ne pas être entaché par la pile croissante d'allégations d'inconduite sexuelle à l'encontre de Cuba Gooding Jr, le film est in fine sorti - dans l'indifférence générale - il y a quelques semaines sur Amazon Prime outre-Atlantique, et ces jours-ci en VOD dans l'hexagone.
Pas plus indéfendable que la moyenne - il en est même clairement au-dessus -, la péloche, même si elle s'échine à continuellement appuyer sur la corde sensible au point d'en annihiler quasiment tout son potentiel émouvant/larmoyant, n'en reste pas moins une touchante évasion romantico-adulescente à la naïveté (presque) touchante, qui laissera cependant de marbre toutes les âmes hermétiques et à l'abri de ses efforts " sensibles ".
Sony Pictures and Overbrook Entertainment
S'attachant à compter l'attirance entre deux âmes contraires jusque dans leurs statuts sociaux (lui, Xavier, est riche et promis à un bel avenir universitaire mais rêve de devenir rappeur; elle, Isabelle, peine à joindre les deux bouts et jouit de la vie dans l'instant présent), avant que cet amour naissant et bruyant ne vienne être entaché par la dure réalité - elle est atteinte d’un cancer en phase terminale, et il ne lui reste qu'un an à vivre -, Life in A Year ressemble étrangement à un remake sans vergogne et young adult du Sweet November de Pat O'Connor (lui-même remake modernisé du film éponyme de Robert Ellis Miller), jouant continuellement la carte du carpe diem et de la nécessité de profiter de l'être aimé jusqu'au bout.
Tout film contant un amour frappé par le sceau de la mort, bien qu'il y ait une mélancolie inhérente face à l'inévitable, n'ont pas besoin d'être déprimants.
Le deuil fait partie de la vie et une exploration saine de celui-ci peut avoir un sens pour les téléspectateurs (qu'ils aient subi une perte ou non).
En ne s'attardant pas vraiment sur la gestion de la maladie - même si le déclin d'Isabelle est constant - pour lui préférer le ton de l'optimisme face à la désespérance du deuil inévitable (comme si la comédie surpassait toujours volontairement le drame) et surtout la nécessité de lâcher prise (l'idée de toujours vouloir planifier est plus dangereuse que tout); Life in A Year vise juste et compense de facto sa propension à souvent foncer tête la première dans tous les clichés niais du genre - dialogues faisandés en prime.
Sony Pictures and Overbrook Entertainment
S'il ne pète absolument pas dans la soie de l'originalité, il vaut décemment son pesant de popcorn pour un détail plus qu'étonnant : la solide performance de Jaden Smith.
Catapulté hâtivement en tant que breakout star par son paternel, sans qu'il n'est réellement eu la chance de confirmer par la suite (After Earth...), il domine ici les débats, entre un jeu sobre et charisme non feint, qui contrebalance avec l'hystérie du jeu assez irritant de Delavingne.
On a décemment vu mieux dans le genre, et pas plus tard que ces derniers mois, mais pour un film mis au placard et injustement salopé par la critique US, on est très loin du tâcheron à la banalité affligeante.
Jonathan Chevrier