C'est nous les Héros (We Can Be Heroes)
Réalisé par : Robert Rodriguez
Avec : YaYa Gosselin, Adriana Barraza, Boyd Holbrook, Pedro Pascal, Sung Kang, Priyanka Chopra...
Date de Sortie : 25 décembre 2020 sur Netflix
Durée : 1h40min
Synopsis :
Lorsque des envahisseurs extraterrestres kidnappent les super-héros de notre planète, leurs enfants doivent s'unir et apprendre à fonctionner en équipe pour sauver leurs parents et le monde.
C'est nous les Héros ( We Can be Heroes) est le nouveau film de Robert Rodriguez réalisé pour en cette fin d'année 2020. Un film qui fait " suite " à un précédent du réalisateur : Les aventures de Shark Boy et Lava Girl, sous fond d'inspiration de sa franchise . Autant dire que les bases du projet laissent une certaine appréhension qui malheureusement se transformera très vite en cauchemar visuel et cinématographique.
Le métrage part ainsi sur un pitch très simple : les extraterrestres envahissent la Terre et capturent tous les héros de la planète. Leurs enfants se réunissent alors pour les sauver eux et la planète bleue.
Taylor Dooley, J.J. Dashnaw sont Shark Boy et Lava Girl !Avec un casting plus qu'alléchant (Pedro Pascal, Boyd Holbrook, Priyanka Chopra ou encore ), C'est nous les Héros (We Can be Heroes) aurait potentiellement pu être sauvé si le cinéaste ne s'était pas entêté à se passer durant les 3/4 du film de leurs talents. Malheureusement, chacun d'eux se retrouve stérilisé, assistant, impuissants, à une chute infinie d'humour marvelien malvenu et d'un récit aussi paresseux que bourré d'incohérences. Et même si la jeune Yaya Gosselin dans le rôle principal parvient à donner une certaine énergie positive à ce long métrage ; rien est suffisant pour sauver ce beau ratage de Rodriguez.
Un raté surprenant tant son dernier film Alita : Battle Angel fut une réussite satisfaisante (sans être un chef-d'œuvre) en tant qu'adaptation du manga Gunmm, projet original de James Cameron, et surtout en terme d'utilisation de la CGI.
Pourtant, C'est nous les Héros ( We Can be Heroes) est bien la déception de cette fin d'année. Un film indigeste visuellement, dont le coté kitch voulut du réalisateur semble un peu trop too much, laissant à l'écran une bouillie numérique non seulement laide mais aussi inintéressante. La mise en scène simpliste et très souvent ratée, notamment en ce qui concerne des scènes d'actions, n'aident pas à digérer ce qui se veut être une œuvre. Trop de maladresses et de suffisance chorégraphique dans ces séquences pourtant cruciales dans un récit où l'on ne compte plus les facilités scénaristiques et les Deus Ex Machina servant de développement superflues à certains personnages fonctions.
Dommage car l'intérêt principal de l'œuvre neflixienne résidait dans la pertinence de ces personnages et leurs pouvoirs. Difficile cependant au regard de leurs personnalité et de l'enchaînement de cliché du genre super-héroique.
Ils servent ainsi une morale bateau ainsi qu'un message décevant, se résumant au pouvoir de l'amitié. Aucune nouveauté dans le paysage des capés volants aux slips moulants et surtout aucune surprise, tant le tout paraît évident et bâclé. Toutes les bonnes idées concernant certains pouvoirs, contextes, propos, personnalités, esthétique ou mise en scène sont malheureusement et inlassablement gâchées par l'action suivante. Ce film est infantilisant mais ce serait une insulte de dire qu'il s'agit d'une œuvre pour enfants. Ils méritent bien mieux tout comme le public en général.
Boyd Holbrook estMiracle Guy
Le spectacle affligeant auquel on assiste pendant 2 heures fait mal. Et il fait d'autant plus mal que l'on sent une volonté très généreuse de la part de Rodriguez. Une envie d'insuffler une énergie positive, une bouffée d'air frais pour un genre aujourd'hui aseptisé et bien moins attrayant qu'avant. Mais refaire les même erreurs que par le passé dessert clairement le cinéaste et son œuvre. Lui qui a tant de talent et d'amour pour le cinéma retombe dans ses travers passés avec notamment Les aventures de Shark Boy et Lava Girl.
C'est nous les Héros ( We Can be Heroes) est décevant en cela, parce que l'on sait ce dont le cinéaste est capable. Et nous offrir cette bouillie numérique aussi pauvre dans le fond que dans sa forme, c'est extrêmement ennuyeux.
Voilà donc un nouvel échec pour Robert Rodriguez et surtout, pour Netflix, dont on salue la liberté offerte pour certains projets mais qui devrait, pour certains, tenter d'encadrer un peu plus la fièvre artistique, au risque qu'elle devienne virale.
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