Enième film siglé Netflix, devenu une norme omniprésente avec laquelle le cinéma doit désormais compter même si les productions sont souvent plutôt médiocres. Cette fois il s'agit d'un pur film d'action italien, un premier long métrage pour Ludovico Di Martino de qui on peut citer quelques courts métrages comme "Invisible" (2014) et "Pipinara" (2017). Le projet est basé sur un scénario co-signé de Nicola Ravera pour sa première fiction après avoir signé le documentaire "Come to my Home" (2017), puis Claudia De Angelis qui a écrit auparavant les films "Passeggeri Noturni" (2019) et "Weekend" (2020) tous deux de Riccardo Grandi. A noter que le film est produit par Matteo Rovere qui semble prendre de plus en plus d'importance en Italie notamment après les récents "Le Défi du Champion" (2020) de Leonardo D'Agostini et "L'Incroyable Histoire de l'Ile de la Rose" (2020) de Sydney Sibilia...
Un soldat mis à la retraite pour des causes post-traumatiques tentent de reprendre un cour de vie normal avec sa famille quand sa fillette se fait enlever. Dès lors, il se lance aussitôt sur les traces des ravisseurs alors qu'il devient également un suspect pour la police... Le rôle titre ("La Bête" en V.F.) est incarné par Fabrizio Gifuni, acteur reconnu mais qu'on ne peut pas considérer comme une star, déjà vu entre autres dans les films "Hannibal" (2001) de Ridley Scott, "L'Inverno" (2002) de Nina Di Majo, "Piazza Fontana" (2012) de Marco Tullio Giordana, "Les Opportunistes" (2014) de Paolo Virzi et "Fais de Beaux Rêves" (2016) de Marco Bellocchio. A ses côtés des acteurs peu connus ou débutants. Citons surtout Lino Musella vu dans la série TV "Gomorra" (2014-...), Andrea Pennacchi vu dans (2015) de Stefano Sollima et "L'Incroyable Histoire de l'Ile de la Rose", ainsi que Giada Gagliardi (mère et épouse) et Emanuele Linfatti (fils aîné) dans leur premier rôle au cinéma... Avec un speech pareil, un timbre-poste pourrait suffire, et surtout on pense forcément au succès "Taken" (2008) de Pierre Morel et ses trop nombreux ersatz pas bien meilleurs, mais on pense aussi aux discrets mais plus efficaces (2018) de Jérémie Guez et (2019) de Julien Leclercq. D'ailleurs le protagoniste principal Riva alias Fabrizio Gifuni a copié sans sourciller le look de Roland Moller dans "Bluebird" forçant d'autant plus à la comparaison. Si le film débute plutôt bien on constate vite qu'il n'y a pas une once de créativité ou d'audace dans ce film qui ne fait que régurgiter ses références ou ses inspirations (pour ne pas dire simplement copiés).
Malheureusement, le réalisateur n'a pas les épaules et/ou le talent pour donner un peu d'épaisseur sur le fond ni un peu de panache sur la forme. Le film accumule des séquences stupides et incohérentes, comme les flics qui font croire qu'ils sont tombés en panne (?!), Riva qui manque de mourir mais est sauvé patr le saint-esprit et repart au combat aussi vite qu'il est arrivé... Etc... Niveau action et gun fight on frôle l'amateurisme, à des années-lumières des autres productions occidentales, d'autant plus risibles que le film se prend très au sérieux empêchant même un regard au 3ème degré. Le summum arrive lors de l'assaut "final" où les hommes de mains attendent littéralement que le héros assènent ses coups ! Au casting, si Fabrizio Gifuni assure comme il peut, Giada Gagliardi (mère et épouse) et Emanuele Linfatti (fils aîné) sont particulièrement mauvais. On passera sur les flash-backs complètement superflus, qui servent juste à meubler un trop plein de vides. Ludovico Di Martino signe un film d'action mineur, juste digne pour (effectivement !) pour une palte-forme aussi peu regardante que Netflix. Vite vu vite oublié.
Note :