Après plusieurs années à créer des séries TV d'animation, le Studio 3Hz s'offre son premier long métrage d'animation, en parallèle d'une adaptation en live ! Souvent les mangas sont des adaptations littéraires d'après livre ou séries animées, mais cette fois il s'agit d'une histoire originale signée de Hayashi Naoki, scénariste ayant oeuvré notamment sur les séries animées "Flip Flappers" (2016) et "Citrus" (2018) ainsi que plus récemment sur la série animée "Higurashi" (2020). Le scénariste signe donc une histoire qui est porté en film live avec "Black Fox : Age of the Ninja" (2019) de Koichi Sakamoto, et donc également pour ce nouveau long métrage d'animation.
Les deux films ont également en commun un même producteur, Tomoyuki Miyagawa. Le film est dirigé par deux artistes, Kazuya Nomura à qui on doit notamment le film "Ghost in the Shell : the New Movie" (2015) et dernièrement la série animée "Moriarty the Patriot" (2020), puis Keisuke Shinohara, non pas le compositeur du très beau "Piano Forest" (2009) de Masayuki Kojima comme on peut le lire sur trop de sources, mais son homonyme réalisateur de plusieurs épisodes télévisuels sur les animés comme "D.Gray-Man Hallow" (2016), "Kiznaiver" (2016) et "L'Ecole des Petites Sorcières" (2017). Les deux films, live et animation, sont sortis fin 2019 au Japon, mais vu cette joyeuse année 2020 leur exploitation est plutôt récente... Rikka est une descendante du clan de ninjas Isurugi et son grand-père rêve de la voir reprendre la tête du clan à ses 16 ans, mais elle semble plus séduite par suivre les traces de son père, un scientifique qui travaille sur des animaux bioniques. Mais quand son grand-père et son père sont assassinés par des ex-amis Rikka décide de disparaître pour mieux revenir se venger, à la mode ninja qui lui a été inculqué... Le film s'ouvre sur une séquence virevoltante dans un duel entre deux "ninjas", et si on est tout de suite pris par le rythme et la mise en scène énergique on constate que le côté ninja est un peu erroné.
Rappelons une fois pour toute d'ailleurs que les ninjas n'ont jamais réellement existé, qu'il s'agit surtout d'un fantasme fictionnel, et sur ce film-ci on constate vite que le clan de Rikka tient plus du clan samouraï en témoigne par ailleurs son splendide costume guerrier. De surcroît, la dimension "furtive" inhérente au ninja par définition n'est pas spécialement important pour Rikka à priori. Le film pêche surtout par une absence totale de volonté de surprendre, pas de suspense (une photo suffit pour voir la tête "idéale" du méchant de service, une fille sortie de nulle part mais pas vraiment...) et un scénario archi basique reposant sur une pauvre petite fille qui doit prendre son destin en main, )à commencer par une vengeance. Mais on s'attache particulièrement à Rikka, dont la personnalité est sans niaiserie adolescente habituelle, et la petite bande qui se crée progressivement est malicieusement amenée. Par contre le savant fou est un peu trop surjoué, trop caricatural avec une démence qui frôle la simple clownerie, on se moquerait presque du ridicule. C'est un peu compensé par un mixte entre tradition (ninja/samouraï !) et modernité (technologie amène à une sorte de super-vilain) malin et efficace. Un bon point pour le final, stylé même si c'est pour être d'une limpidité un peu facile. En prime, un graphisme sympa et une réelle envie de fun à chaque instant. Malgré ses maladresses on passe donc un bon moment.
Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :