Lost in translation est un film expérience, ou comment deux êtres perdus dans un pays dont ils n’ont pas les codes et ni la culture vont se rencontrer et se lier durant un court séjour. Ce séjour est synonyme de tournée publicitaire pour Bill Murray et d’accompagnement de son mari dans un voyage professionnel pour Scarlett Johansson. Entre la bonhomie pince sans rire du premier et le charme simple et discret de la seconde, c’est une vraie complicité entre les deux qui se noue tout au long du film et qui irradie la pellicule. L’histoire est simple, on y voie l’ennui de ces personnages plongés dans un pays dans lequel, au-delà des codes, ils n’ont aucune relation amicale ou familiale. Bon Sofia Coppola y va quelquefois un peu fort sur le décalage culturel avec les Japonais, un traitement truffé de clichés vient parfois gâché le tableau. De cette parenthèse va naitre une vraie réflexion inconsciente sur l’état de leurs vies respectives. Le constat est sans appel, ils sont loin de leurs aspirations et chacun va se réveiller au contact de l’autre pour une histoire dont on connait l’issue ; une forme de « Sur la route de Madison », la passion en moins. En peu de mot, mais grâce à la mise en scène lente et élégante de Sofia Coppola, on finit par être touché par ces deux personnages. Elle nous fait aussi bien ressentir la vacuité de ce séjour, un ennui que le spectateur finit aussi par vivre. Et c’est une réussite, même si quelques longueurs peuvent être parfois un peu trop appuyées. De fait, on flirte entre mélancolie et comédie romantique subtile qui donne un ton poétique à ce moment. Très plaisant à suivre de son canapé en mode jetlag ouaté.
Sorti en 2004
Ma note: 14/20