[CRITIQUE] : Les Animaux Anonymes

[CRITIQUE] : Les Animaux Anonymes

Réalisateur : Baptiste Rouveure
Avec : Thierry Marcos, Aurélien Chilarski, Emilien Lavaut,...
Distributeur : Anonymous Animals
Budget : -
Genre : Fantastique, Épouvante-horreur.
Nationalité : Français.
Durée : 1h04min.
Synopsis :
Le rapport de force entre l'homme et l'animal a changé. Dans une campagne reculée, toute rencontre avec le dominant peut devenir hostile.


Critique :

Amer et cruel (imaginez la PETA qui produirait un film d'horreur R Rated), #LesAnimauxAnonymes se la joue Pierre Boulle et inverse l'évolution humain/animaux pour mieux interpeler sur une violence constante et banalisée, dans un uppercut expérimental brutal, tragique et épuré. pic.twitter.com/uwvSVDWtgy

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) January 30, 2021

Il y a une tendance férocement réductrice dans le discours cinématographique actuelle, à devoir adopter une trajectoire naturelle allant des productions courtes - ou moyennes - aux longs métrages, la première agissant finalement uniquement comme un tremplin pour les réalisateurs en herbe à la recherche de leur saut dans le grand bain; même si quelques petits irréductibles gaulois, s'amusent à jongler entre les trois formats avec une malice salvatrice.
Mais cette ligne de pensée ne rend non seulement pas service aux nombreux cinéastes qui préfèrent activement travailler sur un format plus court, mais aussi et surtout aux œuvres elles-mêmes, de facto considérés comme inférieures et moins ambitieuses parce que plus... courtes.
Pourtant, certaines histoires ne méritent pas plus d'une poignée de minutes pour pleinement exprimer leur potentiel, c'est définitivement le cas du bouillant Les Animaux Anonymes de Baptiste Rouveure, sans doute le l'uppercut le plus tragiquement fracassant et choquant de cette cuvée 2021 de Gérardmer.

[CRITIQUE] : Les Animaux Anonymes

Copyright Anonymous Animals


Parti à la bonne école, entre une assise science-fictionnelle citant directement les lignes de Pierre " La Planète des Singes " Boulle - avec son inversion de l'évolution humain/animaux -, et un regard froid et inconfortable sur l'humanité tout droit sorti d'un film de Yórgos Lanthimos; le film, épuré et savamment expérimental, catapulte le spectateur dans le même état tragique dans lequel l'homme place les animaux qu'ils attrapent/chassent au jour le jour, en les exposant sans la moindre défense a leur sort - au mieux - rapidement funeste.
L'être humain en tant qu'espèce supérieure à la violence aveugle et arbitraire, est ici simplement cloué au pilori de sa propre bêtise, de son propre manqie de respect pour la nature et de ses créatures.
Amer et cruel (imaginez la PETA qui produirait un film d'horreur R Rated), uniquement fait pour interpeler sur une violence constante et banalisée, que ce soit dans ses séquences courtes et macabres ou son montage volontairement abrupte (le tout dénué de tout dialogue), ou même son score inquiétant (signé Damien Maurel), Les Animaux Anonymes est une expérience brutale qui sait comment faire mal, et qui le fait même trop bien pour ne pas hanter encore longtemps après sa vision.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Les Animaux Anonymes