Après le succès surprise de "Mais où est donc passé la Septième Compagnie ?" (1973) et ses près de 4 millions d'entrées France logiquement l'équipe se retrouve pour la suite des aventures malgré deux paramètres pourtant : le premier opus offrait un épilogue final, et il manque désormais un des acteurs principaux. Néanmoins Robert Lamoureux s'attèle à l'écriture de cette suite, mais cette fois il co-écrit le scénario avec un certain Jean-Marie Poiré qui était déjà un scénariste prometteur notamment auprès de Michel Audiard, et qui deviendra un réalisateur populaire avec des succès comme "Le Père Noël est une Ordure" (1982) et "Papy fait de la Résistance" (1983). Pour cette suite les deux auteurs font donc abstraction de l'épilogue du premier qui se déroulait un certain début de juin 1944... Toujours lors de la débâcle de 1940, les trois compères, Tassin, Pithivier et Chaudard échappent aux allemands et sont recueillis par une dame qui leur fournit des uniformes d'officiers français. Bientôt ils sont repris et emmener dans un château servant de prison, pourtant ils sont bien heureux de constater que les officiers ont des conditions de détention bien plus confortable que les soldats. Mais n'écoutant que leur devoir ils découvrent un moyen de faire évader tous les officiers emprisonnés...
On retrouve deux des acteurs principaux, Jean Lefebvre et Pierre Mondy qui se retrouve ainsi pour la 5ème fois après"Bébert et l'Omnibus" (1963) de Yves Robert, "Compartiment Tueurs" (1965) de Costa Gravas et surtout après le premier opus et entre temps "Impossible... Pas Français" (1974) de Robert Lamoureux également. Par contre, Aldo Maccione alias Tassin, n'est pas de retour, car après une entente litigieuse avec Lefebvre et Lamoureux l'acteur a demandé une forte augmentation qui a eu pour résultat de le faire remplacer. Le choix s'est donc porté sur Henri Guybet, qui trouve là son premier rôle important après plusieurs seconds rôles remarqués comme dans "Quelques Messieurs Trop Tranquilles" (1972) de Georges Lautner après lequel il retrouve justement Jean Lefebvre, et surtout "Les Aventures de Rabbi Jacob" (1973) de Gérard Oury. On retrouve également Erik Colin en Lieutenant, Robert Lamoureux en Colonel, Pierre Tornade en capitaine de la 7ème Compagnie tandis qu'on reconnaîtra l'inénarrable Robert Dalban dans un rôle différent. Le casting est aussi riche que le premier avec une collection de seconds couteaux dont Paul Bisciglia, Paul Mercey, Raymonde Vattier, Jacques Monod, Jean Rougerie, Jackie Sardou et Michel Modo qui passe ainsi du gendarme de Saint-tropez à la Wermarcht... Cette suite démontre un opportunisme avec un début qui reprend beaucoup trop le premier, comme une sorte de résumé dont le Colonel/Lamoureux se fait le narrateur. Un concept facile et inutile qui permet de combler 10mn, ce qui paraît tout de même beaucoup pour un film qui ne dépasse pas les 90mn.
Un tel parti pris a de surcroît obligé le réalisateur à retourner quelques passages pour remplacer Maccione par Guybet occasionnant des incohérences, passant entre autre du muet au parlant lors des indications de fuite pour la forêt à leurs camarades. Mais après ce début laborieux, on retrouve avec plaisir les trois trublions qui sont devenus un peu moins pleutres, avec un Guybet qui réussit à faire oublier son prédecesseur. Le vaudeville militaire est toujours aussi efficace avec des rebondissements toujours aussi bien dosés et servis par quelques répliques cultes (mais moins nombreuses que dans le n°1) comme "Si j'connaissais le con qui a fait sauter le pont", "Alors le fil vert sur le bouton vert, le fil rouge sur le bouton rouge", "groupir ! Il faut rester groupir !"... Comme pour le premier opus on constate que la rigueur historique n'est pas une priorité (par exemple les soldats français portent des chemises jaunes de la guerre d'Algérie, mises en service qu'en 1947) mais ce ne sont que des détails peu importants avouons-le. Par contre on constate des incohérences plus grossières, comme le nombre de rouleaux de fils du colonel ou, pire, le montage maladroit lors de la scène du train (Tassin et le wagon pas toujours dans le bon sens de la marche). Le trio fonctionne toujours aussi bien malgré les maladresses et les approximations, on s'amuse de leurs aventures pour un divertissement familial et populaire toujours aussi sympa. Cette suite se permet de faire aussi bien que l'original en terminant l'année 3ème au box-office français avec également près de 4 millions d'entrées France. Un bon moment.
Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :