[CRITIQUE] : Moxie

[CRITIQUE] : Moxie

Réalisatrice : Amy Poehler
Avec : Hadley Robinson, Lauren Tsai, Alycia Pascual-Pena,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min
Synopsis :
Inspirée par le passé rebelle de sa mère et une nouvelle amie, une ado timide de 16 ans publie une revue anonyme dénonçant le sexisme dans son établissement scolaire.



Critique :

Imparfait et peut-être un poil trop conscient de lui-même, #Moxie n'en reste pas moins un solide teen movie, une célébration de l'amitié adolescente au joli message d'espoir, abordant avec justesse les questions de privilèges et de masculinité toxique au coeur du système scolaire pic.twitter.com/p1R0CSQIn4

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 4, 2021

Imparfait et peut-être un poil trop conscient de lui-même, #Moxie n'en reste pas moins un solide teen movie, une célébration de l'amitié adolescente au joli message d'espoir, abordant avec justesse les questions de privilèges et de masculinité toxique au coeur du système scolaire pic.twitter.com/p1R0CSQIn4

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 4, 2021


Après l'arrêt de la merveilleuse Parks And Recreation en 2015, la vénérée Amy Poehler aurait très bien pu jouer la carte de la facilité - et personne ne l'aurait blâmé pour ça -, en partant sur un autre show télévisé totalement voué à sa personne, sauf qu'elle est a choisie une voie diamétralement opposée et résolument plus intéressante : celle de se renouveler en tant que réalisatrice affûtée avec des comédies dramatiques plus fines qu'elles n'en ont l'air.
Passé un excellent baptême du feu en 2019 - Wine Country -, elle passe la seconde, toujours sur Netflix, avec le bien nommé Moxie, adaptation du roman YA de Jennifer Mathieu, abordant avec justesse - mais pas assez de mordant - les problèmes du privilège blanc et de la masculinité toxique chez les adolescents; un teen movie énergique qui, à l'instar des récents Booksmart, Lady Bird et Eighth Grade, veut redynamiser au féminin un genre qui avait longtemps semblé un brin obsolète.

[CRITIQUE] : Moxie

Copyright Colleen Hayes/NETFLIX


Évidemment imparfait (son portrait de la vie dans un lycée californien est parfois un peu aseptisé, avec des références simplifiées sur les questions raciales, un méchant manifestement odieux - le rejeton Schwarzenegger, au jeu toujours aussi limité - et une love story trop douce pour être vraie), tout en étant en apparence faussement léger et drôle, le film, peut-être un peu trop conscient de ce qu'il incarne, est néanmoins alimenté par une volonté juste d'aborder le sujet de l'intimidation scolaire et, plus évocateur encore tant il cristallise un mal universel de notre société, de l'injustice plus ou moins frontale qui frappe les femmes sur leur lieu de travail, à l'école où même n'importe où, même si la force de son message provocateur se délite un peu dans son dernier tiers sombre et hâtif, et que l'on aurait apprécié plus de colère - salvatrice - dans sa généralité pour porter le tout.
Plus assuré et raffiné derrière la caméra, privilégiant le ton et ses personnages à tout impact visuel (même si la photo de Tom Magill est plus qu'honorable), mais aussi totalement consciente que son oeuvre ne plaira pas à tout le monde (tant mieux au fond), Poehler délivre avec Moxie un solide petit teen movie féministe intelligent et drôle au capital sympathie énorme; une célébration de l'amitié adolescente au message d'espoir important (nous sommes toujours plus forts ensemble) qui peine néanmoins à s'inscrire dans le même souffle de l'expérience de la vie lycéenne, que ses illustres aînés Clueless, Booksmart et Easy A.

Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Moxie