Réalisateur : Joe Carnahan
Avec : Frank Grillo, Mel Gibson, Naomi Watts, Ken Jeong, Michelle Yeoh,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Un vétéran des forces spéciales à la retraite revit sans cesse la même journée, celle-ci se terminant à chaque fois par sa mort. Pour stopper cette incessante souffrance, il doit trouver qui en est responsable et l'arrêter.
Critique :
Pure série B SF cool et burnée qui trouve son ton dans l'excès le plus total, un poil plombée par son rythme effréné et sa manière d'expédier tous ses thèmes aussi vite que son intrigue, #BossLevel est à l'image du cinéma de son auteur: généreux, maladroit mais vraiment attachant pic.twitter.com/kgynETfoZ6
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 6, 2021
Ce n'est un secret pour personne, et encore plus pour les cinéphiles biberonnés aux 80's et conscients que nous sommes : Hollywood est une véritable put*** qui recrache ses enfants chéris presque aussi vite qu'elle les propulse au sommet, et plus violemment encore, les talents ayant un trop net penchant pour l'auto-destruction.
Sans l'ombre d'un doute l'acteur-réalisateur le plus doué et insaisissable de sa génération - avec Kevin Costner -, Mel Gibson paye depuis plus d'une décennie maintenant, malgré un timide retour en grâce, une dette bien trop élevée pour un seul homme, oublié quasiment de toute part par une industrie qui ne veut plus vraiment de lui (autant pour ses frasques que son âge/date de péremption trop avancé au goût des producteurs visant la jeunesse éternelle), malgré des compositions toujours exemplaires (Hors de Contrôle, Le Complexe du Castor, Traîné sur le Bitume), et des talents de cinéastes toujours aussi intact (Hacksaw Ridge).
Copyright Metropolitan FilmExport
Squattant un bon lot de péloches savamment exempté des salles, on le retrouve en mode pilote automatique en ces premières heures de l'année après le très sympathique Fatman, avec Boss Level de Joe " Fucking " Carnahan, estampillé troisième long en même pas un mois, à degainer l'artifice de la boucle temporelle même s'il a pour lui le fait non négligeable d'être dans les cartons depuis... 2018.
Malgré son titre ouvertement référentiel, le festival de badasserie implacable qu'incarne le dernier long du papa de Narc n'est en fait pas aussi désespéré que cela a l'idée de plaire aux gamers/amateurs de Beat Them All que pourrait laisser penser son titre ou même son pitch - coucou Guns Akimbo.
Certes, il y a une bonne poignée de références à l'univers vidéoludique et l'artifice de la boucle temporelle évoque l'expérience répétitive du gaming, mais le film n'est pas un Pixels bis sous LSD, c'est avant tout et surtout un solide actionner qui fait fît de ses errances science-fictionnelles assez limitées, pour pousser le bouchon de l'expérience régressive et jouissive au maximum.
Interprétation ludique et inventive d'une action violente et volontairement absurde (ou l'on reproduit ad vitam eternam les mêmes cascades dingues), qui met à rude épreuve le statut d'action man d'un Frank Grillo badass et impliqué, le film peut autant se voir comme l'union entre Deadpool et une production Neveldine/Taylor, mais avec une vraie direction d'acteurs (chacun est à sa place, notamment Watts qui démontre la flexibilité de sa palette de jeu) et un vrai cinéaste à sa barre qui n'a que pour seul but que de prendre du plaisir et d'en donner à son auditoire.
Copyright Metropolitan FilmExport
Pure série B cool et burnée qui trouve son ton dans l'excès le plus total, se payant même une morale finale facile mais essentielle (tirer le meilleur parti du peu de temps précieux que nous avons sur cette terre en le passant avec notre famille), un poil plombée par son rythme effréné (tout va trop vite) mais surtout sa manière d'expédier tous ses thèmes et même son intrigue; Boss Level est à l'image du cinéma de son auteur, à la fois généreux, maladroit mais surtout incroyablement attachant.
Le genre de plaisir coupable qui est tellement bon qu'il ne provoque aucune culpabilité chez ceux qui savent - vraiment - les apprécier.
Jonathan Chevrier