Aussi surprenante qu’enthousiasmante, la première série des studios Marvel pour Disney+ impose d’emblée des standards très élevés pour leurs prochaines productions. Bien plus qu’une simple déclinaison des canons filmiques du MCU, Wandavision exploite brillamment le format sériel pour poser puis tordre son concept et approfondir la relation de ce couple atypique seulement survolée dans la saga Avengers. Un concept épatant, aussi audacieux que malin, qui rend un hommage déférent aux sitcoms ayant marqués la TV US depuis les années 50, chaque épisode reprenant les codes d’un show culte d’une décennie (entre autres I love Lucy, Ma sorcière bien aimée, La fête à la maison, Malcom, The Office, Modern Family…)
La réalisation se plie à ces références, fait évoluer son esthétique avec le style de chaque sitcom, mais voit de plus en plus d’interférences rudoyer cette jolie mise en scène… pour finir par installer un climat paranoïaque se raccrochant progressivement au passé de ses personnages. On pense souvent à The Truman Show, avec cependant une question qui reste longtemps en suspense, la victime est-elle elle-même à l’origine de l’illusion de cette petite vie de famille parfaite ?
Wandavision permet aussi à Elizabeth Olsen d’exprimer un talent mis en sourdine par le vacarme et la profusion du MCU (on n’oublie pas Martha Marcy May Marlene) et révèle au monde la fabuleuse Kathryn Hahn. Ceux qui ont suivi Transparent ou Mrs. Fletcher savent.
Si le grand final peut s’avérer frustrant par rapport aux théories des fans (mais on n’est pas obligé de les écouter), il s’affirme comme l’émouvante et solide conclusion d’une parabole sur le deuil, la solitude et la dépression passée au prisme Marvel.
Si on n’attend pas grand-chose de Falcon et Le Soldat de l’Hiver qui lui emboite le pas (si ce n’est de la bonne grosse baston), le degré d’excitation est à son comble pour Loki, qui se focalisera sur le personnage le plus torve et le plus intéressant introduit dans le MCU jusqu’à là.
De quoi confirmer l’indéniable réussite Wandavision.