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Il y a dix ans jour pour jour, le Japon était frappé par un séisme d'une magnitude 9,1, survenu au large des côtes nord-est de l'île de Honshū le 11 mars 2011, l'épicentre du tremblement de terre se situe à 130 km à l'est de Sendai, dans la région du Tōhoku, ville située à environ 300 km au nord-est de Tokyo.
Le séisme aussi important soit il n'a fait que peu de victimes et de dégâts grâce aux normes de construction parasismique imposées au Japon, l'événement qui a fait énormément de victimes fut le tsunami provoqué par le séisme, l'essentiel des morts et des disparus ainsi que les dégâts matériels sont à imputer au tsunami, tsunami dont les vagues ont atteint par endroits une hauteur estimée à plus de 30 mètres, les vagues ont parcouru jusqu'à 10 km à l'intérieur des terres, ravageant tout sur leur passage.
Le séisme et le tsunami qu'il a provoqué a touché des villes, villages, usines, zones portuaires mais également la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, le séisme a entraîné un arrêt automatique des réacteurs qui étaient l'électricité ayant été coupée par le séisme, les groupes électrogènes de secours sont été déclenchés.
Étant situé au bord de la mer, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été touché de plein fouet par le tsunami, les vagues de 15 mètres ont inondées les salles où se trouvait les groupes électrogènes de secours ce qui a eu pour conséquence l'arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires, sans refroidissement deux réacteurs nucléaires de la centrale ont eu leurs cœurs entrés en fusion et ont rejeté d'important rejets radioactifs.
Afin de refroidir manuellement les réacteurs et de maintenir la centrale à flot, les techniciens de la centrale travaillent jour et nuit dans le noir et dans des conditions apocalyptique, le tout dans une atmosphère irradiée, le 15 mars, soit quatre jours après le séisme, décision est prise d'évacuer les 750 ouvriers de l'unité 4, seulement 50 reste avant d’être rejoint par des renforts quelques jours après, ces 50 ouvrier de la centrale ont été surnommé par les médias japonais, les cinquante de Fukushima. Le journaliste, Ryūshō Kadota, a écrit On the Brink: The Inside Story of Fukushima Daiichi, un livre relatant les événements survenus au seins de la centrale de Fukushima Daiichi, livre qui a été adapté au cinéma en 2020 sous le titre Fukushima 50.
C'est le réalisateur japonais, Setsurō Wakamatsu (Zakurozaka no adauchi, Kubo Ibuki) qui s'est chargé de mettre en image l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, au casting on retrouve un casting solide constitué de Ken Watanabe (Lettres d'Iwo Jima, Le Dernier Samouraï, Inception), Kōichi Satō (Love Hotel, Heaven's Story, Unforgiven), Hidetaka Yoshioka (La Servante et le Samouraï, La mer regarde, La Maison au toit rouge), Naoto Ogata (Space Battleship, Une affaire de famille) ainsi que Mitsuru Hirata (Love and Pop, La Forêt oubliée, Hikari).
En visionnant Fukushima 50, on sent l'envie du cinéaste de reconstitué le plus fidèlement possible l'accident vu de l'intérieur, le spectateur est immergé aux cotés des employés de la centrale de Fukushima Daiichi qui ont œuvré sans relâche pour éviter une catastrophe terrible.
Les décors du film sont d'un réalisme bluffant, des extérieurs de la centrale en passant par les salles des réacteurs, c'est simple on s'y croirait, on doit ce travail de réalisme à Yukiharu Seshimo, un chef décorateur japonais qui a travaillé sur des films comme Kiseki no ringo, Bizan et Kogitsune Heren.
Le film nous livre dans les moindre détails comment les ouvriers de la centrale ont risqué leurs vies pour empêcher les réacteurs d'exploser et de causer une catastrophe bien pire que Tchernobyl, on peut également voir comment la crise a-t-elle été gérée à l'extérieur de la centrale, des membres de la Commission de sécurité nucléaire, les responsables de Tepco (la compagnie d’électricité qui gère la centrale) ainsi que le Premier ministre.
Adapté sur grand écran une catastrophe n'est jamais chose aisée, l'exercice peut être périlleux mais Setsurō Wakamatsu s'en sort haut la main en livrant une reconstitution fidèle tout en rendant un vibrant hommage aux ouvriers de la centrale qui ont risqué leurs vies pour en sauver des centaines de milliers voir des millions.
Fukushima 50 est un film juste qui n'en fait jamais des tonnes, une approche quasi documentaire qui est plaisante est plonge le spectateur au coeur de la catastrophe, un huis-clos intense des plus réussi.Une plongée au coeur d'une catastrophe