Synopsis :
Une terrible défaite sur le ring endette Lion et son manager et frère Stan auprès du criminel local Pepper. Ce dernier accepte d'annuler leur dette s'ils traversent le pays afin que Lion participe à un combat de boxe. Le seul hic, ils doivent également transporter Sky, une adolescente en fuite qui doit être déposée à la porte du redouté Yates. Tandis que Stan entraine Lion pour le combat de sa vie, une série d'évènements menace de déchirer les deux frères, mais leur amour fraternel et leur croyance en une vie meilleure les entrainent dans ce drame captivant.
La Loi de la Jungle (ou Jungleland en V.O) de Max Winkler est ce genre de film généreux, plein de bonne volonté, qui tente deux, trois belles choses sans prendre trop de risque pour un résultat aussi satisfaisant qu'un 10/20 au bac et une petite bière en guise de récompense. Le tout produit par le géant du cinéma Ridley Scott qui supervise timidement le film avec sa boite de production Scott Free Productions.
Dans ce film, on suit les frères Kaminski, Walter ancien boxeur professionnel et Stanley, son coach et ancien détenu. Grace à celui-ci, Walter participe à des combats clandestins. Seulement les frères Kaminski ont une dette envers un criminel local. Ceux-ci doivent donc conduire une jeune femme du nom de Sky à un certains Reno dans le Nevada avant d'aller à San Francisco où ils trouveront le moyen de rembourser leur dette.
Sympathique mélange entre le film de sport, sur la boxe et le road movie ; voici le meilleur qualificatif que l'on peut trouver pour ce film. La Loi de la Jungle est une œuvre qui s'avère rapidement être une métaphore à peine dissimulée de la vie et du combat inhérent à celle-ci. Max Winkler tente de donner une certaine aura à son film, notamment grâce à une mise en scène de qualité où la dominance de la couleur jaune ; symbole de la solide fraternité des personnages ainsi que de leur idéalisme parfois très naïf. Une lumière jaune qui poursuit le personnage de Stanley, un doux rêveur prêt à tous les sacrifices pour la réussite de son frère. L'on assiste d'ailleurs à une sorte de dualité entre le rêveur un peu rustre, débrouillard, bavard et beaufs sur les bords et le boxeur pragmatique, couvé par son frère et silencieux dont la rage intérieure l'aide pourtant à avancer. C'est une dualité forte qui toutefois se complète au fur et à mesure de l'avancée du film et donc, du développement des personnages.
Un développement dû particulièrement à Sky, jeune femme pleine de mystère qui parvient cependant à donner envie à Walter de s'affirmer.
Et là est d'ailleurs l'idée principale du cinéaste par rapport à ses personnages et leurs multiples situations : il faut avancer, continuer à se battre. On l'a plutôt bien compris tant s'est rabâché par des dialogues pas toujours utiles. La mise en scène étant parfaitement suffisante et de qualité à travers certains plans larges sur quelques lieux ou situations et gros plans sur les visages avec certaines transitions en fondu enchaînées. Cela donne suffisamment de sens et substance au film bien qu'il ne soit que très peu orignal.
Pourtant le voyage est agréable, rythmé par quelques séquences plus ou moins humoristico-dramatiques mais jamais marquantes. Le réalisateur tente d'échapper au cliché mais ne réussi qu'en partie. Il ne va jamais au fond des choses et de ses idées, ce qui en fait finalement un film dont les éléments sont très attendus. Néanmoins le véritable point noir est l'absence clair de panache dans certaines scènes dont le besoin se faisait sentir. Rare sont les moments vraiment forts émotionnellement dans ce film bien que l'on multiplie les situations importantes, dures pour les protagonistes. Et comme l'idée principale du film a été vu à peu près 1000897 fois, ça ne donne qu'un simple bon film , satisfaisant sans être marquant.
Et c'est bien dommage tant Charlie Hunnam (Pacific Rim de Guillermo Del Toro ou encore la superbe série Sons of Anarchy) , Jessica Barden (The Lobster ou The end of the fucking World) et Jack O'Connell (Invincible ou la fabuleuse série Godless) se donnent à fond. L'on ressent dans leurs interprétations un attachement particulier à leurs personnages et une conviction sans faille en l'histoire serve par Max Winkler. Nous offrant de belles scènes avec une palette fascinante de leurs talents respectifs. Cependant, lorsque le réalisateur décide de ne mettre toute sa force et son panache que dans la dernière scène, aussi belle soit-elle ; il dessert clairement ses acteurs et leurs performances.
La Loi de la Jungle est donc un bon film, avec pleins de belles petites choses de part et d'autres. Mais malheureusement, il se suffit à être satisfaisant, parfois ingénieux et parfois beaucoup moins. L'on retiendra tout de même les magnifiques performances de ce trio d'acteur et une œuvre sympathique à suivre qui aurait aussi mérité une sortie en salle, notamment en France (ayant quelques sorties limitées aux États-Unis).
Tous nos avis sont à retrouver sur Vodkaster !