Séries | THE STAND S01 – 14/20 | THE SERVANT S01&02 – 13/20

Par Taibbo

THE STAND S01 (Starzplay) – 14/20

Nouvelle déclinaison de l’œuvre prolifique de Stephen King, The Stand débarque avec la réputation d’une œuvre dense et inadaptable. C’est donc un pari ambitieux auquel se frotte John Boone, et le résultat est plus qu’honnête. La série parvient à trouver une cohérence globale, une narration fluide et prenante tout en donnant à ses personnages suffisamment d’épaisseur et de complexité pour qu’on ait envie de les suivre dans ce monde post-apocalyptique.
Tout commence par une pandémie. On ne peut pas dire que ça nous change beaucoup les idées, au mieux peut-on se rassurer en se disant que ça aurait pu être pire ! Car le virus en question est à la fois très contagieux et terriblement létale. Amusant de voir dans les premiers épisodes les similitudes avec la période que l’on traverse. Les confinements, les théories complotistes, les décisions politiques… Heureusement, la comparaison s’arrête là. The Stand part ensuite dans une direction plus fantastique tout en continuant d’étudier comment les différents groupes de survivants se sont adaptés à la pandémie, traçant une limite pas si marquée entre le bien et le mal. Les passages à New Vegas sont en ce sens assez fous.
La réalisation très graphique (certaines scènes sont très dures à regarder) est à la hauteur de l’ambition du projet, tout comme le casting, très solide, même pour de petits rôles. Le scénario s’épaissit au fil des épisodes, tirant différents fils narratifs mais restant lisible malgré sa densité. Figure du mal au cœur du récit, Alexander Skarsgard incarne un Randal Flagg énigmatique et terrifiant.
THE SERVANT S01&02 (Apple TV+ ) – 13/20

Tout le savoir-faire de Shyamalan en série, dans tout ce qu’il peut proposer de plus génial et de plus horripilant. Ce qui fonctionne parfaitement, surtout dans la saison 1, c’est l’installation d’une ambiance creepy as hell, la manière dont on fait connaissance avec des personnages immédiatement forts (quel bonheur de retrouver Lauren Ambrose, qu’on avait un peu perdu de vue depuis de Six Feet Under), et évidemment les scare jump et les moments d’angoisse qui parsèment le récit. Le fait d’avoir le temps joue plutôt en faveur du réalisateur, étrangement. La saison 1 est minutieusement travaillée et se révèle petit à petit, sans trop en révéler mais avançant suffisamment franchement pour qu’on ait envie d’en savoir un peu plus que ce que Shyamalan nous donne. Elle navigue entre mystère et ésotérisme, tout en interrogeant sur le rapport au deuil et à la parentalité et c’est la force de cette saison 1. La saison 2, et c’est le côté agaçant de Shyamalan, semble maintenir son mystère un peu plus artificiellement, moins ancrée dans le réel, nous éloignant de ses personnages en leur prêtant des réactions moins compréhensibles. Comme certains de ses films où on se demande s’ils ne se moque pas un peu de nous. Au moins 2 saisons sont encore prévues par Apple, on espère donc qu’il sait où il va, car The Servant est le genre de série qui sera jugée sur sa conclusion autant que sur le chemin qui y mène.