Séance de rattrapage d’un film que j’ai loupé à sa sortie ; merci à la fermeture des cinés qui laisse du temps pour voir des films passés à travers des mailles du filet.
Chaud bouillant d’actualité, ce récit auto biographique raconte l’enfance d’une fillette sous le joug d’un pédophile (un ami de la famille), ses traumas d’adulte et sa reconstruction.
Premier film d’Andrea Bescond où elle met en image sa propre pièce de théâtre et joue aussi le rôle phare. Elle décide de construire ce film comme un cheminement psychanalytique ponctué donc de flash-back et de moments de danse exprimant ses émotions ; elle est danseuse. La narration originale impose une mise en scène et un montage tout aussi atypique. Pierre Delalonchamps y est aussi époustouflant.
Cependant ce film ne manque pas d’imperfections. Cette narration tout aussi cabossé que son personnage principal peine à convaincre et à garder le rythme sur la durée. Les transitions entre réalité et fantaisie ou comédie et confession frôlent quelquefois l’embardée. Et puis le traitement de ce psychodrame manque parfois cruellement de nuances ; la plus criante réside dans le traitement du personnage de la mère de la victime qui plus qu’exprimant du déni est plus odieuse que le violeur lui-même et à l’excès.
Une œuvre utile dans laquelle on sent bien qu’Andrea Bescond a mis tout son cœur mais çà manque de finesse.
Sorti en 2018
Ma note: 10/20