[CRITIQUE] : Je te veux, moi non plus

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Rodolphe Lauga
Acteurs : Inès Reg, Pauline Clément, Kévin Debonne, Anthony Sonigo, Laurie Peret,...
Distributeur : Amazon Prime Video France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Nina et Dylan, meilleurs amis depuis l’enfance, n’ont aucun secret l’un pour l’autre. Désormais, Nina vit à Paris tandis que Dylan habite à Biarritz. Dylan a toujours pensé qu’ils finiraient ensemble mais n’a jamais sérieusement tenté sa chance auprès de Nina puisqu’elle se moque de lui à chaque fois qu’il évoque un avenir ensemble. Quand Nina quitte son petit ami et décide de partir à Biarritz pour des vacances improvisées avec ses deux meilleures amies, elle a finalement un déclic. Alors que Dylan vient de débuter une relation avec sa dernière rencontre, Nina réalise que c’est bel et bien lui l’homme de sa vie ! Pleine de rebondissements, leur histoire d’amour va être beaucoup plus compliquée que prévu…


Critique :

Déployant ses artifices comico-romantique avec fragilité et maladresse, laissant constamment sur le carreau l'abattage sincère de la pétillante Ines Reg, ici jamais drôle ni empathique, #JeTeVeuxMoiNonPlus est un effort poussif au mieux ennuyant, au pire profondément affligeant pic.twitter.com/rBKuhAsowB

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 27, 2021

Il y a quelque chose de presque touchant dans la manière diaboliquement sadique qu'à Amazon Prime de " promouvoir " (comprendre : racheter à l'aveugle des films qui se seraient poliment gamellés en salles) le cinéma hexagonal avec des acquisitions casseroles qui auraient presque tout pour faire fuir ses abonnés - l'auto-flagellation c'est mal.
Autant si Forte avait ses bons côtés (si on est totalement honnête...), Brutus vs César ou encore Connectés incarnaient des séances à la limite du défendable, même si cela n'a clairement pas découragé la plateforme à ressortir son chéquier pour chiper le bien nommé Je te veux, moi non plus de Rodolphe Lauga, une romcom bien de chez nous au titre plus méta qu'il n'en a l'air, et qui s'exprime définitivement à son auditoire - surtout dans sa seconde moitié.
Passé par le Jamel Comedy Club avant de littéralement exploser grâce à un sketch viral qui, il est vrai, était vraiment sympa (paillettes, moulures, Kevin...), la pétillante et (très) drôle Ines Reg va bien au-delà que de simplement brûler les étapes avec un premier rôle façonné à son image, dans un long-métrage co-écrit avec son compagnon - le dit Kevin -, et qui serait qui plus est inspiré de leur propre histoire.

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Ce qui, sur le papier, aurait pu être une bonne idée (après tout, le cinéma français ne croule pas non plus sous les comédies romantiques), qui convoquerait presque l'époque pas si lointaine - les 70s/80s - ou l'on produisait à la pelle et sans trop regarder les comédies, devient vite indigent et sans grande saveur à l'écran, une production aussi douloureusement fragile que passablement indigeste (un océan de clichés faciles dilués dans des dialogues insipides et des séquences humoristiques peinant tout du long à faire mouche), ou même l'abattage sincère de son héroïne ne provoque jamais vraiment les rires et encore moins l'empathie - la faute à un personnage égoïste comme ce n'est pas permis.
Déployant ses artifices avec une fainéantise gênante (zéro rebondissement majeur, aucune volonté de proposer quelque chose d'original ni à l'écrit, ni à la mise en scène), plombant l'énergie et la douce folie de Reg tant jamais la direction d'acteurs (qui se fout presque royalement de tous ses excellents couteaux) ne la canalise ou ne lui offre un quelconque semblant de cadre (la voir trébucher plus souvent quelle ne marche droit et limite un crève-cœur tant elle est littéralement à tomber sur scène), Je te veux, moi non plus au mieux ennuyant, au pire affligeant, est un effort poussif digne d'un pilote d'une création sirupeuse made in TF1, baladant son spectateur au coeur d'un Pays Basques qui en prend décidemment plein la poire ces derniers temps.
C'est dommage, vraiment...
Jonathan Chevrier