...pour une œuvre de premier plan bien avant la mode des sérial killer; pas sûr même que l'expression -au cinéma- existât au moment où ce film " No way to treat a lady " (je vous laisse juger de la traduction : certains se sont retrouvés en prison pour moins) fut tourné.
Et pas de tour de chauffe s'il vous plait, on entre tout dans le vif de l'action, du meurtre !
D'abord un prêtre affable, siffleur, puis... puis quelques autres; toute une panoplie en fait.
Rod Steiger livre une interprétation sidérante, stupéfiante; un régal de composition, le fondement même de l'acteur. et sans esbroufe, jamais appuyé, tout en finesse au contraire; de la subtilité s'il vous plait, tant et si bien que l'on devine le plaisir de jouer de l'acteur. Il est aujourd'hui un comédien un peu oublié, quelques uns se souviennent sans doute de lui dans le vilain flic de Dans la chaleur de la nuit après avoir joué des seconds rôles à ses débuts dans deux très bons films que sont Sur les quais ( Kazan, 54) et Le grand couteau ( Aldrich, 55) il s'impose assez rapidement pour tenir la tête d'affiche avec Bogart dans Plus dure sera la chute ( Mark Robson, 56) puis rien de notable avant Main basse sur la ville ( Rosi, 63) entamant dès lors une période européenne.
Gloire donc soit rendue à Jack Smight petit réalisateur sans grande trace cinématographique
( Détective privé, 66 et La Bataille de Midway, 76) qui permet ici, par une mise en scène nerveuse et une caméra alerte cadrant des plans serrés, l'épanouissement complet du jeu d'acteurs.
En ce sens, Rod Steiger est très bien accompagné par George Segal (lequel vient de nous quitter) à la carrière étoffée et médiocre, malgré quelque évidente qualité d'interprétation qu'il montre dans ce No way to treat a lady et après avoir affronté le couple de " monstres " ( Burton/ Taylor) de Qui a peur de Virginia Woolf, il est ici plein de charme d'un jeu en retenue, tant dans son enquête, que dans son flirt naissant avec Lee Remick (Kate Palmer) actrice elle aux débuts fulgurants ( Un homme dans la foule Kazan, 57 Autopsie d'un meurtre Preminger, 59 Le fleuve sauvage Kazan, 60) : il y a plus vilain pour commencer!
Les deux comédiens jouent avec beaucoup de subtilité les rapports amoureux, les rendez-vous ou pas... Bref un très bon moment que ce film dont je gage que les plus cinéphiles découvriront cette curiosité avec la même gourmandise qui fut la mienne
Synopsis du film Le refroidisseur de dames.
Christopher Gill, célèbre directeur de théâtre à New York, est un véritable obsédé sexuel qui n'a pas assumé son œdipe. Se dissimulant sous divers déguisements, il occit plusieurs femmes de manière successive. Il contacte l'inspecteur Brummel, chargé de l'enquête, et lui fait quelques révélations qui, malheureusement, restent insuffisantes. Brummel décide donc de l'accuser d'un meurtre qu'il n'a pas commis pour garder le contact... ( Wikipedia)