Le Vénérable W.

Pourquoi voir Le Vénérable W. ?
Le bouddhisme est une religion mais également une philosophie basée sur la paix, originaire de l'Inde, le bouddhisme compte cinq préceptes, communs à tous les bouddhistes, s'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni prendre la vie, s'efforcer à garder la maîtrise des sens, s'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné, s'efforcer de s'abstenir d'alcool et de tous les intoxicants et s'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères.
Dans le monde entier le bouddhisme est considéré comme une religion de paix, non violente et tolérante, pour les bouddhistes chaque action a des conséquences sur ce qui nous entoure, difficile donc de croire que certains bouddhistes soient membres d'un mouvement politique bouddhiste nationaliste islamophobe.
C'est ce que nous apprenons avec le documentaire réalisé par Barbet Schroeder (Barfly, L'Avocat de la terreur, Amnesia), Le Vénérable W. s’intéresse à Ashin Wirathu, moine bouddhiste birman qui a reprit les reines du mouvement 969, mouvement politique bouddhiste et nationaliste ouvertement islamophobe, créé en Birmanie en 1999 par Kyaw Lwin.
Ashin Wirathu et son mouvement s'en prennent régulièrement aux rohingyas, une minorité musulmane vivant en Birmanie, Ashin Wirathu est convaincu que cette minorité représente une menace pour le pays.
La Birmanie est un pays à majorité bouddhiste, 90% de la population est de cette confession, donc logiquement cette population est pacifiste envers chaque être vivant, néanmoins une poignée d'hommes a réussi à pervertir le cœur de certains birmans.
Les violences commises par les bouddhistes birmans sont tellement contraires au bouddhisme que Tenzin Gyatso (né Lhamo Dhondup), le 14 ème dalaï-lama, est intervenu, le chef spirituel des Tibétains a écrit à Aung San Suu Kyi, figure de l'opposition à la dictature militaire birmane, il déclare être " Je vous appelle vous et vos collègues à tendre la main à toutes les composantes de la société pour tenter de rétablir des relations amicales au sein de la population dans un esprit de paix et de réconciliation".
Le gros problème c'est qu'Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, a été vivement critiquée par les pays du monde entier pour son attitude durant les exactions de l'armée birmane envers les rohingyas, elle a défendu son pays contre les accusations de la communauté internationale qui n'hésite pas à parler de génocide.
Le moine bouddhiste Ashin Wirathu, n'est qu'un rouage de la persécution des rohingyas mais un rouage influant, il n'est pas l’instigateur de la répression de la minorité musulmane, depuis que la junte militaire à pris le pouvoir en Birmanie la minorité musulmane n'a eu de cesse d’être opprimée, les exécutions sont monnaie courante ainsi que les tortures.
La Birmanie est un pays magnifique, mais depuis que la junte est au pouvoir elle a transformé ce paradis en enfers, Ashin Wirathu étant un moine, il donne une certaine approbation religieuse aux persécutions envers les rohingyas, il ne condamne pas les agissements de la junte, au contraire il approuve l'épuration ethnique avec ses discours xénophobes.
Dans ce documentaire, le cinéaste mêle habilement interview du principal intéressé ainsi que des témoignages de moines, journalistes et personnalités politiques ainsi que des images d'archives, à aucun moment il ne porte de jugement sur Ashin Wirathu et ses disciples, il laisse chaque spectateur se faire son propre avis sur cette personnalité qui met à mal les principes de paix du bouddhisme.
Avec Le Vénérable W., Barbet Schroeder livre son dernier volet de la trilogie du mal, une trilogie composée de Général Idi Amin Dada : autoportrait, L’Avocat de la terreur et désormais Le Vénérable W., alternant entre documentaires et pures fictions, le cinéaste suisse s’intéresse ici à ce moine bouddhiste qui attise la haine, un portrait saisissant qui nous montre que la haine peux se cacher dans n'importe qu'elle être humain.

Si violence il y a, le bouddhisme est détruit

Le Vénérable W.

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