La légende de l'épée magique

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Elephant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La légende de l’épée magique » de Nathan Juran.

« Avec elle tu pourras conquérir Bassora et le pouvoir sera entre tes mains ! »

Le grand et beau Harun, prince de Bassora, arrive à Bagdad pour venger la mort de son père. Il fait la découverte d’une mystérieuse épée magique qui lui est rapidement dérobée par le grand Vizir et son fils. Alors que le Calife est assassiné par les deux hommes, un tournoi est organisé pour obtenir les faveurs de la princesse…

« L’héroïsme est aussi une forme de noblesse »

D’abord dessinateur puis directeur artistique (il décroche l’Oscar pour son travail sur les décors de « Qu'elle était verte ma vallée » de John Ford en 1942 puis une nomination pour les décors du « Fil du rasoir » d’Edmond Goulding en 1947), Nathan Juran est propulsé réalisateur à la toute fin des années 40. Pendant un peu plus de vingt ans, il enchainera une trentaine de films de série B : des westerns (« Le tueur du Montana », « Quand la poudre parle »), quelques films noirs (« La tueuse de Las Vegas »), et surtout beaucoup de film de science-fiction et de fantasy. Un genre qu’il révolutionnera en partie grâce à ses effets spéciaux ingénieux et innovants (« Jack le tueur de géants » en 1962) et, surtout, de par sa collaboration avec Ray Harryhausen (« A des millions de kilomètres de la Terre » en 1957, « Le septième voyage de Sinbad » en 1958 et « Les premiers hommes dans la Lune » en 1964), maitre incontesté de l’animation en volumes et grand visionnaire en matière d’effets spéciaux et de trucages.

« As-tu oublié dans quel but tu es venu ? N’en dévie pas et l’épée te soutiendra »

Produit par la Universal en 1953, « La légende de l’épée magique » est une petite série B d’aventures exotiques qui plonge le public dans une ambiance orientaliste, largement inspirée des « Contes des 1001 nuits ». Un genre qui connait alors une éphémère vogue (« Le voleur de Tanger » de Maté en 1951, « Le fils d’Ali Baba » de Neumann en 1952, « Les aventures de Hadji Baba » de Weis en 1954). On y suit les aventures du jeune prince Harun, venu à Bagdad venger son père, le tout sur fond d’instabilité politique et de lutte interne pour le pouvoir entre le Calife et son perfide Vizir. A l’évidence, le scénario se calque  - dans les grandes lignes du moins - sur l’intrigue d’« Aladin et la lampe magique », le génie et la lampe en moins. Le tout étant mouliné à la sauce hollywoodienne, avec tout ce que cela comporte d’incohérences (une princesse de Bagdad blonde comme les blés, des une épée magique toute droit sortie de la légende du Roi Arthur) et de décors chatoyants en carton pâte. Il en résulte un film hybride un peu déroutant, calqué sur les films de cape et d’épée et qui tente en permanence de trouver le juste équilibre entre romance et action. Si le récit se révèle parfois un peu mou, avec des rebondissements un peu gros, il offre néanmoins quelques bonnes scènes de combats et un dépaysement un peu irréel comme les studios hollywoodiens ont toujours su si bien le faire. Sans être un immense moment de cinéma, « La légende de l’épée magique » reste un gentil film d’aventures familial au charme suranné certain. A l’image de son couple d’acteurs Rock Hudson et Piper Laurie, qui se retrouve quelques mois seulement après s’être déjà croisé au coeur de la romance de l’excellent « Qui donc a vu ma belle ? » de Douglas Sirk.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles. 

Côté bonus, le film est accompagné par un portrait de Rock Hudson signé Jean-Pierre Dionnet ainsi que par des bandes-annonces.

Edité par Elephant Films, « La légende de l’épée magique » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en DVD depuis le 8 décembre 2020.

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