[CRITIQUE] : Hôtel Poseidon

[CRITIQUE] : Hôtel PoseidonRéalisateur : Stef Lernous
Acteurs : Tom Vermeir, Anneke Sluiters, Chiel van Berkel, Tine Van den Wyngaert, Kirsten Pieters,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur, Surréaliste.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Bienvenue à l'hôtel Poseidon, où les tapis sont gris, les champignons tachent les murs et les invités semblent habiter un univers parallèle. La troupe de théâtre révolutionnaire et transgressive Abattoir Fermé met ses cauchemars surréalistes sur grand écran et livre un voyage lynchien sombre et comique.




Critique :

Délire foutraque et Lynchien, #HôtelPoseidon est un trip nébuleux à la photographie poisseuse, sorte de plongée au coeur du Purgatoire, façon ode apocalyptique et exigeante à la décrépitude et à la déliquescence humaine. Pas désagréable, mais décemment pas pour tous les publics. pic.twitter.com/UZ3hDdcAwI

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 14, 2021


Avec son programme chargé à bloc et ses projections feu d'artifices - même si en ligne, foutu Covid -, cette édition 2021 du BIFFF a offert un cru dynamique, faisant preuve d'une vigueur (réellement) de tous les diables, quitte à parfois surprendre son auditoire - fort heureusement, de manière positive.
Comme avec Hôtel Poseidon, petit délire foutraque et à l'humour noir très Lynchien, ou la troupe de théâtre Abattoir Fermé s'échine à porter ses cauchemars surréalistes à l'écran avec comme chef d'orchestre un Stef Lernous (dont c'est le premier long) qui se charge de mettre de l'ordre - ou du désordre finalement, vu le rendu - dans une mosaïque d'histoires pleine de sous-intrigues nébuleuses et plus ou moins loufoques; une véritable ode apocalyptique et exigeante à la décrépitude et à la déliquescence humaine.

[CRITIQUE] : Hôtel Poseidon

Abattoir Fermé


Tellement barré qu'il est presque difficile de réellement poser un regard analytique sur ce que l'on voit, comme si on assistait face à un songe de David Lynch (et là encore, la comparaison est appuyée mais loin d'être anodine) dans lequel il s'amuserait à se perdre pour mieux nous perdre, tout en ne sachant vraiment pas où il doit reprendre le contrôle de son bolide.
Car à l'Hôtel Poseidon, la linéarité n'existe pas et tout va - littéralement - à deux à l'heure, l'horreur n'étant pas ici un marqueur d'épouvante mais plus un artifice - souvent gore - pour pointer la folie et la pourriture de ses nombreux et grotesques personnages (tout y est pourris de toute façon), pour lesquels il est impossible de ressentir la moindre empathie - pas même pour son héros titre.
Dans un cadre merveilleusement glauque qui pue la mort dans tous les recoins (impressionnante direction artistique de Sven Van Kuijk, qui fait de son hôtel un Shining craspec, malade et décrépit), Hôtel Poseidon se veut comme la mise en images du Purgatoire dans une lumière poisseuse qui rappelle les premières heures du cinéma de Jeunet.
Pas désagréable donc, mais décemment pas pour tous les publics.

Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Hôtel Poseidon