[CRITIQUE] : De Dick Maas Method

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Jeffrey De Vore
Acteurs : Dick Maas, Huub Stapel, Tatjana Šimić, Barry Hay,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Hollandais.
Durée : 1h37min

Synopsis :
D'accord, les Belges disent rarement quelque chose de bien sur les Néerlandais. Dans ce cas cependant, nous ne pouvons qu'applaudir ce documentaire fascinant sur notre ami Dick Maas. Avec Paul Verhoeven, il est probablement le réalisateur néerlandais le plus connu. Les plus effrontés aussi. Et le plus pointu, quand on parle de sa capacité à anticiper les attentes du public et à proposer un divertissement 100% sans honte. Nous connaissons chacun de ses blockbusters (THE LIFT et AMSTERDAMNED pour n'en citer que deux) et FLODDER est gravé dans notre mémoire collective. On découvre son credo à travers des images d'archives uniques: «le ciel est la limite». Vous devez bloquer tous les canaux d'Amsterdam pour filmer la scène de poursuite la plus folle et la plus dangereuse de tous les temps? Aucun problème. Quand on lui dit qu'il est impossible de libérer un lion au milieu de la ville pour PREY, sa seule réponse est: comment venir? Dick Maas n'est pas seulement un génie visuel. Son audace a ouvert la voie à de nombreux autres réalisateurs ambitieux. Ce regard d'une heure et demie sur le mur sur une carrière plus grande que nature est une véritable leçon de cinéma. Une méthode unique, la méthode Dick Maas!



Critique :

Doc perspicace, divertissant et inspirant, #DeDickMaasMethod offre un canevas complet de la carrière de Dick Maas, avec des images d'archives et plusieurs intervenants + ou - finement choisis, mais surtout un vrai regard sur ce qui a été son moteur : un amour sincère du cinéma. pic.twitter.com/atKfYr4tdi

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 17, 2021

Peu de réalisateurs néerlandais ont réellement eu de l'influence au sein du cinéma européen, voire même mondial, au cours des dernières décennies.
Si l'on pense, instinctivement, au grand Paul Verhoeven (comment ne pas penser à lui en même temps ?), il va sans doute falloir aussi compter sur Dick Maas qui en l'espace d'une poignée de longs-métrages bien singuliers - dont les géniaux De Lift, Flodder et Amsterdamned -, a gentiment repoussé les limites de l'industrie cinématographique hollandaise - mais pas que.
Avec un documentaire totalement voué à sa cause, De Dick Maas Method de Jeffrey De Vore offre un canevas assez complet de la carrière du bonhomme, avec des images d'archives inédites et plusieurs intervenants plus ou moins (genre le critique René Mioch) finement choisis (même si l'on notera l'absence - sur la demande du réalisateur - de Laurens Geels, dont la collaboration avec Maas s'est terminée avec une brouille atomique), mais surtout une vision importante de ce qui a été le moteur de son ouvrage : un amour sans borne du septième art.

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Plongée passionnante au coeur de sa " méthode " comme l'annonce si bien le titre (ou plutôt son absence de méthode justement, tant la direction d'acteurs n'a jamais vraiment été son fort), avec des interventions sincères sur les qualités (ses cadrages absolument dingues) comme les défauts et l'inexpérience du cinéaste; tout autant qu'une véritable admiration pour le travail accompli jusqu'ici par le bonhomme, même si le documentaire perd de sa fluidité quand il s'arrête plus sur sa personnalité (notamment sur sa jeunesse) que sur son oeuvre, et qu'il aurait sans doute mérité une chronologie plus inspirée.
Que l'on aime ou non son style assez unique - ou même son mauvais goût totalement assumé -, De Dick Maas Method démontre qu'il est impossible de ne pas admettre que cet homme têtu a eu sérieusement du cran de bousculer les habitudes cinématographique de son pays, mais aussi et surtout combien il a su développer avec pertinence des pitchs en or massif.
Un documentaire perspicace, divertissant et inspirant.

Jonathan Chevrier