[CRITIQUE] : Superdeep

[CRITIQUE] : Superdeep

Réalisateur : Arseny Sukhin
Acteurs : Milena Radulovic, Nikita Duvbanov, Kirill Kovbas, Vadim Demchog, Sergey Ivanuk,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Science-fiction, Épouvante-horreur.
Nationalité : Russe.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
1984. Cercle Arctique. Située 12 000 mètres sous la surface de la terre, la station de forage de Kola dissimule le plus grand laboratoire secret d’Union Soviétique. Quelques mois après son ouverture, des scientifiques enregistrent des voix et des cris émanant des profondeurs. Le site est mis en quarantaine et une équipe est dépêchée sur place afin de découvrir ce qui se cache dans les abîmes de la Terre…



Critique :

Malgré ses vrais - et imposants - airs de rip-off de The Thing, #Superdeep pas dénué de tros scories et même un poil trop englué dans le moule du mainstream à l'américaine, n'en demeure pas moins un petit trip SF old school qui ne renie jamais son statut de série B décomplexée. pic.twitter.com/NmxI22Nm0R

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 18, 2021


Il y a un plaisir délicieux et cru, pour tout amateur de cinéma de genre, à ressentir un petit frisson que vous n'avez pas forcément senti venir, cette petite montée d'adrénaline sauvage qui peut faire passer l'appréciation d'une séance du tout au tout.
Avec ses vrais airs de rip-off du chef-d'oeuvre The Thing de papy John Carpenter, qui aurait gentiment passé la seconde côté slasher mais surtout qui aurait savamment négligé toute écriture scénaristique, Superdeep d'Arseni Syuhin plonge tête la première dans le body horror craspec mais jouissif à mort, avec son parasite indestructible s'attaquant à une poignée d'âmes soviétiques n'ayant pas retenu les leçons d'un siècle de séries B fantastiques.
Tombant gaiement dans à peu près tous les tropes possible du genre avec une gourmandise qui force presque le respect , le film, dont le titre original à un double sens hilarant (creuser dans les profondeurs de l'Arctique, tout en allant super profond dans le régressif le plus absolu), démarre comme un thriller SF sinistre à la combustion lente avant de se transformer en jeu du chat et de la souris brutal avec un monstre mémorable, merveilleusement primitif et sophistiqué (apparaissant souvent dans des éclats de sang qui la rendent encore plus iconique, à tel point qu'on aurait aimé une présence encore plus accrue).

[CRITIQUE] : Superdeep

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Établissant des comparaisons incontournables avec une pluie de bandes cultes qui ont hantées l'imaginaire collectif (The Thing en tête comme dit plus haut, tant toute l'aura du film de Carpenter imbibe le métrage, mais aussi Aliens avec sa wannabe Ripley débrouillarde au coeur d'un univers masculin puant la mysoginie et la testostérone), tout en ajoutant sa propre tournure distinctive - Mother Russia -, transcendant les tropes faciles pour mieux les accoler au contexte palpable de la guerre froide (comme le récent Sputnik d'Egor Abramenko, avec qui il partage plus d'un point commun), sans pour autant s'éviter de grosses incohérences (le propos scientifique, qui ne tient jamais la route, en tête) ou une caractérisation à la truelle de ses personnages - surtout les seconds couteaux -; Superdeep, pas dénué de longueurs et même un poil trop englué dans le moule du mainstream à l'américaine (le souci de la majorité des blockbusters russes actuels), n'en demeure pas moins un petit bout de SF solide et old school, qui ne renie jamais son statut de série B décomplexée mais sérieuse malgré un budget affreusement limité.
Un bon petit film du samedi soir, tout simplement.

Jonathan Chevrier
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