[FESTIVAL] : 39ème édition du Festival international du film fantastique de Bruxelles

Par Fuckcinephiles

On a eu la chance de pouvoir suivre la cuvée 2021 du BIFFF, on vous dit pourquoi c'était génial ici.

Manifestation pleine de films et de chaleur cinéphile, le BIFFF fêtait cette année son 39ème anniversaire (le 38ème ayant été gentiment tronqué par la pandémie), la fougue intacte malgré une présence exclusivement en ligne.
Faisant la part belle à un cinéma de genre pluriel comme on l'aime et à un fantastique résolument ouvert et décomplexé, petit tour de piste de ce la rédaction a pu voir - et souvent adoré - sur ces dix derniers jours de séances infernales... Et donc géniales.


Une chose est sûre, en matière de programmation, le festival a eu cette année le coeur sur la main avec pas moins d'une cinquantaine de péloches - hors courts-métrages -, et il fut difficile de tout voir sans friser l'absence de sommeil mais que diable, soit on est un amoureux du cinéma, soit on ne l'est pas !
Outre certaines bandes ayant fréquenté les salles - physiques ou virtuelles - hexagonales de l'Étrange Festival et de Gérardmer (on pense - évidemment - aux géniaux Psycho Goreman de Steven Kostanski et Possessor de Brandon Cronenberg), mais surtout les festivals internationaux (la faute d'arriver un peu après tout le monde...), le BIFFF s'est tout de même offert quelques exclusivités, comme le pas folichon Seobok de Lee Young-joo (trip SF sur un clone immortel, qui traîne tout du long sa léthargie irritante et ne sursaute que sporadiquement avec des absurdités existentielles pesantes et mal articulées), ou encore Diva de Jo Seul-yeah (cousin sud-coréen et résolument plus pâlot du Black Swan d'Aronofsky, narrant la métamorphose tragique d'une athlète de haut niveau bouffé par son trauma).

Possessor - © 2019. RHOMBUS POSSESSOR INC. / ROOK FILMS POSSESSOR LTD. ALL RIGHTS RESERVED


Bonne idée d'ailleurs d'avoir ramené les oubliés de l'édition avortée de l'an passée, surtout vu la qualité de ceux-ci, que ce soit le so jouissif Bloody Hell de Alister Grierson et Robert Benjamin (une séance à part entre la romance déjantée, le thriller gore et la fable moderne savoureusement vacharde, porté par un immense Ben O'Toole), le mordant The Weasel's Tale de Juan José Campanella (petit bijou de comédie sombre et goguenarde qui confronte le spectateur à la petitesse humaine qui ronge le quotidien et biaise sournoisement les rapports entre les générations) ou encore le désopilant et parodique Extro de Naoki Murahashi (mockumentary un brin bancal mais fascinant, autant un effort drôle sur la difficulté d'être réalisateur qu'une lettre d'amour touchante aux figurants) et le magnifique Bring Me Home de Kim Seung-woo (beau drame lancinant et déchirant dominé par la grâce salvatrice d'une Lee Young-ae à qui la maturité va (vraiment) très bien).
Grosse claque également avec le Detention de John Hsu, l'adaptation du jeu vidéo éponyme (survival horrifique esthètiquement brillant autant que ghost story old school avec un chouïa de YA).

Bring Me Home - Copyright 26 Company


Côté compétition, la section Internationale à dégainé des séances aussi bien atypiques, avec Sound of Violence d'Alex Noyer (une expérience sensorielle inventive et stimulante même si écrite au chausse-pied, plus proche du ressenti brute sur le tempérament sauvage et autodestructeur de l'humanité, que l'étude minutieuse et complexe d'une psyché à part - et pas explicitement méchante) et le jouissif Vicious Fun de Cody Calahan (délire macabrement jouissif et n'usant pas abusivement de sa facture 80s ni même de sa relecture des clichés faciles du slasher), que férocement réchauffées; comme Son d'Ivan Kavanagh (cousin moderne de The Omen, offrant néanmoins une version amplifiée et intéressante de la paranoïa parentale), le russe Superdeep d'Arseny Sukhin (gros rip-off fun mais bardé de scories, de The Thing) ou même The Closet de Kim Kwang-bin (honnête mais trop familier thriller/mélodrame surnaturel entre Dark Water et Insidious).

The Closet - Copyright capelight pictures OHG


La section White Raven a elle aussi offert ses petits plaisirs viscéraux, que ce soit le bouillant Violation de Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli (oeuvre autant sur le traumatisme que sur la vengeance, une expérience bouleversante, exténuante - dans le bon sens - mais surtout extrêmement intelligente), les old school Honeydew de Devereux Milburn (petit bout d'épouvante qui prend (vraiment) son temps pour installer sa terreur, pour mieux raviver in fine l'esprit de l'horreur rurale nord-américaine des 70s) et The Barcelona Vampiress de Lluís Danés (mosaïque postmoderne et baroque narrant le portrait d'une femme loin d'être sainte, comme toute la société pourrie qui l'entourait), le bricolé Beyond the Infinite Two Minutes de Junta Yamaguchi (chronique ingénieuse et bricolé sur le paradoxe temporel à la narration aussi surprenante que jouissive), sans oublier le Lynchien et immersif Hôtel Poséidon de Stef Lernous (ode apocalyptique et exigeante à la décrépitude et à la déliquescence humaine).

Beyond The Two Infiny Minutes - Copyright Tollywood


Cocorico en revanche dans la section Concours Méliès Européen avec Meandre, second - et excellent - long de Mathieu Turi (expérience conceptuelle et sensorielle jouant la carte d'une peur universelle pour mieux se transformer sous la puissance de l'instinct de survie de son héroïne - superbe Gaia Weiss -, en un film rageur et incarné), qui a offert sans doute l'une des plus belles séances du festival.
Belle claque également avec Caveat de Damian McCarthy (un cauchemar atypique entre le thriller psychologique effrayant et le film de maison hanté old school qui prend son temps pour installer ses enjeux et mieux perdre son auditoire au coeur d'une intrigue croquée comme un puzzle mental complexe et envoûtant), définitivement plus traumatisant et mémorable que Host de Rob Savage vu à Gérardmer (bande horrifique joliment épurée, modeste et rythmée, dont les atouts résident autant dans l'étonnante étroitesse de son écriture que dans la crédibilité de ses performances et sa gestion de l'espace), ou encore The Guest Room de Stefano Lodovichi (exploration en profondeur et plus ou moins prenante, des rouages pervers d'une famille dysfonctionnelle).

The Guest Room - Copyright True Colors


Mais c'est finalement du côté des documentaires - Fantastique mais vrai - que la réjouissance était totale avec de sacrés moments de cinéma.
Que ce soit le brillant Horror Noire : A History of Black Horror de Xavier Burgin, vision incisive et directe sur la représentation des afro-américains au sein de l'industrie (qui associe histoire et septième art au coeur d'un fascinant discours cinématographique, montrant combien l'horreur est un véhicule solide et pertinent pour aborder les maux sociétaux), le merveilleusement feel good Alien on Stage de Lucy Harvey et Danielle Kummer, adaptation bricolé et sur les planches, du chef-d'oeuvre de Ridley Scott (une oeuvre inspirante, drôle tout en se prenant vraiment au sérieux, qui convoque l'esprit pulp de la série Z que l'on aime tant) ou même le délirant - dans tous les sens du terme - Hail Satan? de Penny Lane (solide, excessive et audacieuse cartographie fournissant de précieux éléments de réflexions, sur le rôle très (trop?) important et omniprésence de la religion dans la société américaine), sans oublier De Dick Maas Method de Jeffrey De Vore (canevas complet et prenant sur la carrière de Dick Maas); la sélection fut d'une richesse inouïe, plus encore que dans n'importe quelle section.

Hail Satan? - Copyright Magnolia Pictures


Autant dire donc que l'on attend le prochain BIFFF de pied ferme et surtout, dans des salles obscures, ce vénérable festival saura sûrement nous abreuver à nouveau de séances immanquables.
Un pur festival de fous, avec des films de fous pour un public de fous.


Jonathan

Première année pour moi au BIFFF, ça serait dommage de ne pas la fêter avec un petit bilan ! Aucun doute qu’il y a une grande tristesse dans le concept d’un festival de cinéma forcé de ne se tenir qu’en ligne, on en perd une grande partie de l’essence et du partage qui caractérise l’évènement. Mais soyons positifs. Déjà, parce que comme beaucoup jamais je n’aurais eu l’opportunité d’y participer sous sa véritable forme. Ensuite parce que les équipes du festival se sont battues comme des diables pour faire vivre l’événement, et que tout le cœur qu’ils y ont mis on le retrouve un peu dans chaque séance en ligne. Et enfin parce qu’on a vu des trucs assez géniaux dans la sélection de cette année et qu’on a envie d’en parler ! C’est donc partie pour un récap de mes 25 séances du BIFFF 2021, que je vais organiser de la moins cool à la plus cool, parce que aussi convenu que ce soit, c’est toujours sympa à faire. Et à lire j’espère.

Shadowz - Copyright mm2 Studios Hong Kong


25) Shadows de Glenn Chan

Un peu sévère une dernière place pour un film qui n’est pas non plus une immondice. Mais pour commencer, c’est un film qui manque clairement de personnalité et d’originalité malgré un concept prometteur. Tout s’enchaine de façon assez programmatique, et surtout le film est bien trop binaire et con pour prétendre essayer de parler de la complexité de la psyché humaine. Une psychiatre capable d’ouvrir un accès sur le subconscient de ses patients ça aurait pu être passionnant, mais le film n’en fait rien à part lui faire voir des souvenirs. Un peu faiblard. L’enquête est peu intéressante et ne semble jamais vraiment justifiée, reste que le film offre un twist plutôt pas bête sur la toute fin. Pas assez pour en faire plus qu’un film mineur de la sélection.

24) Anything for Jackson de Justin G. Dyck

C’est l’histoire du couple de gentil grands-parents un peu bougon parce que leur petit fils est malheureusement un peu décédé. Du coup, vu que papy est docteur, il va repérer une femme enceinte à son cabinet, la kidnapper, et invoquer Satan pour mettre l’esprit de son petit-fils dans le fœtus. Mauvaise idée, ils font ça n’importe comment et c’est la fête du slip dans la maison de pépé mémé. Et oui je meuble mon avis sur le film en le pitchant parce que je sais pas vraiment quoi en dire, c’est plutôt faible, pas très inspiré dans sa mise en scène, sans trop savoir où ça va. Reste la trombine géniale du papy joué par Julian Richtings. C’est à peu près tout, passons à la suite.

Anything For Jackson - Courtesy of BITS

23) Son de Ivan Kavanagh

Qu’est-ce qu’on pouvait bien attendre d’un film qui possède la même scène d’introduction que le détestable sixième opus d’Halloween ? Pas grand-chose. Avec « Son » on se retrouve en face d’une énième histoire d’antéchrist sans gros d’intérêt, qui dans sa première partie réussie à construire quelque chose d’un peu touchant sur la relation entre la mère et son enfant, autour de cette « maladie » et de la peur de la certitude de la voir revenir, mais très vite le film tourne à vide, avec vingt grosse minutes de trop. Quelques jolies scènes et une technique plutôt correct peine à le sauver d’un ennui poli.

22) Cyst de Tyler Russell

Promesse d’une œuvre régressive et immonde à base de sang, de pue et de kyste géant prenant vie pour buter gratuitement de pauvres âmes malchanceuses, ce petit film de série Z ne tient malheureusement pas totalement ses promesses. On y trouvera un certain plaisir parce que c’est en effet très souvent immonde, que le design de la créature suinte l’amour du bis cradingue, et qu’on retrouve entre autres deux trombines d’acteurs très rares et qui font plaisir avec Greg Sestero (le fameux Marc du cultisime The Roomde Tommy Wiseau) mais surtout George Hardy, interprète du paternel dans le génial Troll II. Malheureusement le film a le mauvais gout d’essayer à de trop nombreuse reprises de se prendre au sérieux, de créer de la tension et de la dramaturgie là où personne n’est venu la chercher et ne parvenant au final qu’à casser son rythme et devenir ennuyeux. Et c’est dommage, pour un film d’1h10 avec des promesses aussi timbrées d’arriver à ennuyer.

Cyst - Fantom Films


21) King Car de Fernando Lockett

Petite déception devant ce film prometteur et plein de qualité qui n’a pas su m’emporter autant qu’il aurait dû le faire. La faute à un petit manque d’équilibre dans l’absurdité de son concept, on peine à croire à ces voitures qui parlent qu’on croirait plus sortie de la franchise Cars qu’être des petites sœurs de la Christine de Stephen King. Mais le film propose tout de même une approche intéressante sur la dépendance a la technologie, le capitalisme et une transition écologique qui ne pourri la vie qu’au plus démuni. Le casting est très investi et surtout le film est visuellement à se pâmer, d’une beauté plastique assez folle, avec des scènes purement sensorielles très inspirées. C’est en tout cas la preuve que le Brésil est un terrain fertile pour un cinéma de genre de qualité, je pense au petit succès de Bacurau en 2019. En espérant quand même que King Car aura une petite visibilité à son tour.

20) The Shift de Alessandro Tonda

Faisant office de film d’ouverture, c’est un petit thriller efficace. Pas vraiment dans la veine de ce qu’on pourrait attendre d’un film d’ouverture, à savoir un délire un peu con et surtout qui te met en joie pour la suite des festivités. Bon là, on parle de terrorisme, et le film s’ouvre sur une (excellente) scène inspiré sans aucun doute du pas vraiment jovial Elephantde Gus Van Sant. Dans la maison du fun on est au troisième sous-sol. Mais The Shift parvient à créer une tension assez palpable qui ne redescend pas d’un chouia jusqu’à son dénouement, et se garde bien de tombé dans la diabolisation ou dans l’angélisme. Sans trop les développer il montre qu’il est conscient des enjeux complexes de la situation qu’il convoque, sans envie de nous parler du bien ou du mal, mais plutôt de nous dire qu’il y a des gens, et que ces gens souffrent.

The Shift - Minerva Pictures


19) Voice of Silence de Hong Eui-jeong

Premier film de la copieuse sélection coréenne que j’aborderai dans ce bilan (j’en aborderai peu parce que j’ai pas pu tout voir, il a fallu faire des choix, oui moi aussi je trouve ça triste), Voice of Silence est un drame assez touchant dans son genre. Passé la loufoquerie un peu légère du début du film (deux bonhomme dont le boulot est de faire disparaitre des cadavres se retrouve à devoir faire le gardiennage d’une enfant kidnappée) il révèle une véritable sensibilité quand il se recentre sur la création des liens entre la petite et un des deux « kidnappeur » muet, personnage pion d’un système auquel il va finalement réussir à s’opposer. C’est parfois d’une grande douceur et parfois un grand déchirement, ça vaut le détour.

18) Keeping Company de Josh Wallace

On ne peut pas dire que le film démarre de façon prometteuse, sans être désagréable il se contente dans un premier temps de jouer la carte facile de la comédie noire autour des personnages les plus machiavéliques de l’histoire du cinéma : les vendeurs d’assurances. Vraiment il n’y a pas pire engeance sur un écran que ces gens-là et en faire une critique aussi grossière que ce que fait le film revient à enfoncer des portes grandes ouvertes. Reste que c’est un exercice amusant et donc pourquoi pas, c’est toujours assez enivrant de voir des requins prendre un retour de bâton dans le museau. Là où le film devient vraiment intéressant, c’est lorsque sans quitter le domaine de la comédie il s’ancre doucement dans un nihilisme plutôt bien amené, pas forcément attendu et assez percutant. Pas un des gros hits de la sélection mais indéniablement un film intéressant.

Keeping Company Movie


17) Méandre de Mathieu Turi

Petite sensation de film de genre à la française extrêmement attendue : Méandre ne déçoit pas et convainc par son esthétique stylisée sans atteindre l’outrance, la performance dingue de Gaïa Weiss et toute la claustrophobie qu’il convoque avec beaucoup de talent, comme dans une suite de Cube en mode difficile.La grosse limite du film qui m’empêche de le placer plus haut dans le classement, c’est que c’est un film concept dans lequel le réalisateur est l’architecte du dédale qui piège son héroïne et que c’est tellement hors de la réalité qu’il y fait absolument ce qu’il y veut.C’est plus facile de créer une œuvre claustrophobe si tu peux choisir sans contrainte de rétrécir un conduit où d’y balancer une menace sans avoir à t’en justifier. Cette grande marge de manœuvre lui permet de livrer un film d’une grande efficacité, mais artificiel dans ses rebondissements. Dans le genre film claustrophobe je serai toujours plus admiratif devant des œuvres comme The Descent où le dément Burried.

16) Caveat de Damian McCarthy

Une œuvre plutôt géniale, qui ne glane pas une place plus haute que ça principalement parce que je n’ai pas vraiment su la recevoir, m’attendant à un tout autre délire. Caveat est un cauchemar, déstabilisant au possible se reposant principalement sur la logique du rêve, qui va chercher à perdre le spectateur, et qui s’en sort plutôt très bien. Difficile d’en parler tant je n’en garde déjà qu’un souvenir un peu brumeux, comme un cauchemar qui s’étiole au réveil. Et c’est loin d’être une de ces critiques qu’on peut faire pour beaucoup de films insignifiant « je ne m’en souviens déjà plus », qui bien souvent sous-entendent « et j’ai vraiment pas envie de le revoir ». Caveat, j’ai plutôt envie de m’y replonger et de m’y reperdre, et peut-être encore de l’oublier un peu pour y revenir encore…

Caveat - HyneSight Films


15) Détention de John Hsu

Adaptation du jeu-vidéo éponyme, auquel je n’ai pas jouer et dont je ne saurais donc juger de la fidélité, Détention est un survival onirique extrêmement efficace dans son genre, qui souffre peut-être de certaines longueurs en raison de sa structure narrative assez inexistante, mais parvient malgré cette dernière à délivrer son histoire efficacement. S’inscrivant dans un contexte historique très particulier et réussissant très bien à en retranscrire les enjeux, il n’oublie jamais d’être un film d’horreur ludique et flippant bien comme il faut, trouvant un équilibre plutôt dingue. C’est parsemé d’image très bien travaillées, et on prend plaisir à se perdre dans les méandres de cette intrigue passionnante. Qui a dit qu’on ne pouvait pas faire un bon film en adaptant une œuvre vidéoludique ?

14) Horror Noire de Xavier Burgin

On n’avait pas encore parler documentaire, mais c’est tout simplement parce que la sélection de documentaire est tellement bonne qu’elle truste le haut du classement qu’est-ce que vous croyez. Horror Noire n’est peut-être pas dans le haut du haut du classement mais pour une seule raison : le sujet de la représentation des afro-américains dans le cinéma d’horreur est passionnant, tous les intervenants en parlent très bien, on apprend des choses et on a envie de découvrir plein d’œuvre ; mais le film adopte une forme un peu trop classique pour transcender son sujet. Des intervenants dans une salle de cinéma, on leur passe des extraits de films et on les fait parler. Et on avance petit à petit dans le temps. C’est très agréable à suivre mais ça donne au documentaire un petit côté bonus de bluray qui m’empêche de dire que c’est un grand film. Reste que c’est à voir sans faute.

Horror Noire - Shudder

13) The Closet de Kwang-bin Kim

Pur film de fantôme avec une grosse vibe Insidious à l’intérieur, c’est une œuvre horrifique de grande qualité qui sait autant user de ses effets pour créer de vrais scènes d’épouvante que construire une touchante relation entre un père absent et sa fille. Relation qui n’est pas sans rappeler, pour citer un autre film coréen, celle de Dernier Train pour Busan. Le film parvient à parler au cœur et te serrer les tripes, soignant son rythme pour éviter les temps morts, peut-être pas le film le plus original de la sélection mais qui vaut le détour, assurément.

12) Bloody Hell de Alister Grierson et Robert Benjamin

Gros délire de série B décomplexé bordelique mais qui fonctionne hyper bien, c’est une des séances les plus amusantes que j’ai pu avoir. Tout en convoquant pas mal de référence et en voulant peut être même en faire trop, sans crainte de voir son film déborder ou imploser sous la pression, le réalisateur crée une œuvre délirante dans laquelle on apprécie de voir des enfants se faire casser le nez mais qui fonctionne aussi étonnement bien au premier degré. Avec un personnage principal (à peine sociopathe sur les bords) plutôt original dans son genre, auquel on s’attache et qu’on a envie de voir s’en sortir. Même l’esbroufe de romance fonctionne assez bien, et c’est au final un très efficace film de festival qui tient son rythme tout du long sans jamais faiblir.

Bloody Hell - ENTERTAINMENT SQUAD

11) The Barcelona Vampiress de Lluis Danés

Constamment sur le fil, à deux doigts de tombé dans le fantastique mais restant toujours les orteils ancrée dans le réel, c’est une œuvre déboussolante aussi bien dans sa narration que dans le baroque de ses parti-pris visuels osés d’une intelligence remarquable, proposant un noir et blanc élégant tout en sachant parfaitement quand et comment le trahir pour que ce soit signifiant. Le film parle avec brio des bas-fonds aristocratique de Barcelone où se côtoie tout le gratin dans un marasme malsain où règne une perversion éhontée à base entre autre de prostitution infantile. C’est aussi le portrait d’une femme perturbée et loin d’être innocente, mais érigée comme bouc émissaire pour couvrir des horreurs qu’on veut cacher aux yeux du monde. Grosse ambiance.

10) Honeydew de Devereux Milburn

Alors que dès la semaine prochaine le film sera dégainé par la plateforme de streaming Shadowz, il faut le dire : Honeydew ça déboite. Ça déboite parce que c’est de l’horreur redneck comme on en a vue mille fois, un couple propre sur lui tombe en panne et débarque en pleine cambrousse dans un univers où ce qui fait peur et crée le malaise c’est que les gens sont vieux, ou pire que les gens sont gros, enfin dans tous les cas ce qui est sûr c’est qu’ils sont SALES. Mais à ce postulat classique indémodable, le réalisateur appose un patine « elevated horror » qui donne au film une tronche et une ambiance glauque assez unique. L’environnement est très bien filmé pour qu’on y croit, avec des petits détails très malin, et si évidemment c’est bardé de trucs qu’on a vu mille fois, je sors du film avec l’impression d’avoir vu une œuvre neuve, qui ne sent pas tant que ça le réchauffé et qui a su convoqué un malaise palpable chez moi comme seul d’excellents film peuvent le faire. Donc ouais, Honeydew, ça déboite.

Honeydew - Dark Star Pictures

9) Alien on Stage de Lucy Harvey

C’est parti pour le moment ultra feel good du bilan. Alien on Stage c’est un documentaire dans lequel on suit des chauffeurs de bus qui vont monter une adaptation de Alien, en pièce de théâtre. C’est une toute petite histoire qui devient énorme quand on est aussi bien intégré au cœur de celle-ci. C’est une ode à la création, à l’amateurisme plein de cœur et d’envie, à la convivialité d’un projet commun. On ne parle pas ici de la création d’un chef d’œuvre, mais d’une petite troupe d’amateur à qui on donne une opportunité immense à leur petite échelle, et qui vont se donner à fond pour faire ça bien et en faire une expérience inoubliable. Et c’est ça met un baume au cœur tonitruant de suivre leur petit parcours à travers cet excellent documentaire, c’est doux, on s’investi avec eux, on angoisse avec eux, et on a envie d’aller jusqu’en Angleterre pour prendre leur bus et pouvoir leur taper un check en y entrant.

8) Possessor de Brandon Cronenberg

Le mastodonte de la sélection, déjà récompensé cette année à Gérardmer, le second film du réalisateur est sans conteste la grosse baffe attendue. Dans la continuité de son travail sur son premier film, c’est épatant de maitrise technique et de fourmillement thématiques autour de l’identité et du corps. Le film met en scène avec brio le trouble, la perte de repère, en oubliant pas d’être très soigné dans ses effets de body horror. Si cet aspect du cinéma du fils ne manque pas d’évoquer celui du père, il possède sa propre identité, plus froid et plus clinique, et après deux films extrêmement prometteur on attend impatiemment la suite. Possessor, aussi brillant soit-il, n’est pas sa grande œuvre ; mais on la sent qui arrive et on a hâte. Beaucoup.

Possessor - © 2019. RHOMBUS POSSESSOR INC. / ROOK FILMS POSSESSOR LTD. ALL RIGHTS RESERVED


7) Sound of Violence de Alex Noyer

Peut-être l’OVNI de la sélection. Un high-concept dément : une fille anciennement sourde est capable de voir les sons, et il se trouve qu’en tant qu’artiste, ce qu’elle trouve le plus joli c’est les sons de gens qui souffrent beaucoup et qui meurent. Moi je ne sais pas à quoi ça ressemble un son donc je juge pas, un bébé qui explose c’est peut-être très joli vu sous cet angle. On sait pas. Elle va donc, sans malfaisance aucune, créer autour de cette passion pour la violence, et c’est ce que va être le film, un enchainement de scènes où la demoiselle « crée » en imaginant des scènes de meurtres d’une violence dingue mais dont elle ne perçoit que la beauté et la musicalité de cette violence. Toute la narration autour de ça est très brouillonne et le film se prend un peu les pieds dans le tapis de son propre concept mais quand il se concentre sur ces scènes, ces tableaux, il atteint une forme de transcendance sensorielle admirable.

6) Hôtel Poseidon de Stef Lernous

Peut-être l’OVNI de la sélection. Oui lui aussi. Œuvre surréaliste plutôt radicale, qui va parfois trop loin, se perd, peine à se retrouver, mais surtout qui enchaine des tableaux d’une plasticité folle. Le décor de l’hôtel dans lequel on suit notre personnage est un des plus beaux décors de cinéma que j’ai vu depuis un moment. Et quand je dis beau, je veux dire que c’est dégueulasse à en vomir. Insalubre, saturé d’immondice dans tous les coins, on peut presque sentir la moisissure essayer de s’échapper par les bords de l’écran de ce qui semble être la représentation d’un subconscient malade en pleine décomposition. Le pouvoir d’attraction de cette œuvre singulière et parfaitement chelou est plutôt conséquent, et c’est un des films les plus fascinant de cette sélection qualitative.

Hôtel Poseidon - Abattoir Fermé

5) Psycho Goreman de Steven Kostanski

Quel plaisir inouï que de voir un réalisateur se vautrer dans le Z comme un cochon dans une flaque de boue sans la moindre honte ou envie de faire croire qu’il fait quoique ce soit d’autre. Psycho Goreman est un délire jusqu’au boutiste qui n’hésite pas à être méchant, amoral, et qui ne se refuse absolument rien par manque de moyen. C’est d’une inventivité visuelle démente, et toute l’équipe va tellement à fond dans le projet qu’on y croit malgré le cheap global du film. On se permet même de pures séquences de fantasy spatiale hyper bien troussés là où n’importe quelle œuvre du genre se serait dit que ce serait pas possible et qu’il faudrait s’en passer. Pas Psycho Goreman. Et on pourrait croire que le seigneur des ténèbres destructeur de civilisation serait le protagoniste le plus méchant du film, c’est sans compter sur la machiavélique petite fille qui va le prendre sous son contrôle, qui joue aussi mal la comédie qu’elle s’éclate comme une tarée à la faire. Et elle joue vraiment pas très bien. C’est dire si la gosse s’éclate à être une ordure et c’est merveilleux à voir.

4) Hail Satan? de Penny Lane

Si je vous dis que cet épatant documentaire va vous donner envie de vous convertir au satanisme, vous allez probablement vous dire que oulala c’est quoi cette horreur. Pourtant le film est absolument passionnant dans ce qu’il raconte sur ce groupe de parias plus occupés en vérité à faire de l’activisme politique pour les droits humains qu’à vénérer le malin. Entre la reprise de la figure du diable pour sa défiance de l’autorité déviante, l’appropriation de la symbolique liée à ce dernier pour s’opposer à la droite conservatrice chrétienne américaine, le sentiment de communauté et d’appartenance à un groupe, le documentaire livre un portrait tout en nuance de cette communauté. C’est un film important qui tout à la fois réussi à t’investir au cœur du monde des personnes qu’il filme, t’apprends énormément de choses et plus importants encore t’ouvre vers une réflexion plus profonde à l’égard de multiples sujets. On en sort grandit, une meilleure personne, et prêt à retourner le crucifix sur le mur de mamie quand elle regarde pas.

Hail Satan? - Copyright Magnolia Pictures


3) Violation de Madeleine Sims-Fewer

On arrive presque tout en haut du classement et nul doute que Violation a failli occuper la première place du podium et que ça ne s’est jouer à rien. Et qu’en dépit de sa médaille de bronze, c’est à mon sens le meilleur film que j’ai pu voir dans la sélection. Qu’est-ce que c’est passionnant de voir l’évolution du sous-genre du Rape & Revenge dans un cinéma post me-too, longtemps considéré (pas toujours à tort) comme voyeur et malveillant. Repris par des cinéastes talentueuses, c’est un genre qui enfin permet à ses dernières de s’exprimer dans des films incroyables et radicalement différents. Et à la liste des Revenge de Coralie Fargeat et autres The Nightingale de Jennifer Kent, il ne faudra pas oublier de citer Violation. Son autrice y incarne également le rôle principal et nous livre une œuvre ravageuse de par son refus de la catharsis, laissant une frustration innommable face à cette violence rendue qui ne libère pas, pire même qui agrandi le trou béant dans l’âme de sa protagoniste. En dépit d’une symbolique un peu lourde, c’est du grand cinéma et ça ne doit être manqué sous aucun prétexte.

2) Superdeep de Arseny Sukhin

Seconde place du classement bien méritée pour cette série B horrifique russe qui va évidemment venir convoquer « The Thing », mais avant tout œuvrer dans une horreur purement lovecraftienne, rappelant le classique absolu de l’auteur Les Montagnes Hallucinées comme pouvait déjà le faire le film de Carpenter. Avec une réalisation et une direction artistique globale au cordeau, Superdeep nous envoie au plus profond de la terre côtoyer une horreur indicible et inexplicable, qu’on ne peut catégoriser avec un point de vue mortel tant elle dépasse notre conception du monde par sa seule existence. Et des films capables à ce point-là, avec une telle efficacité de convoqué la dimension cosmique tentaculaire des écrits de H. P. Lovecraft, c’est terriblement rare. Immersif, cauchemardesque, inventifs dans ses effets spéciaux comme dans son utilisation de la caméra, coup de cœur radical et absolu.

Superdeep - Copyright Pulsar Content

11) Vicious Fun de Jeff Maher

Est-ce que c’est le meilleur film du festival ? Non, assurément pas. Est-ce que c’est le meilleur film DE festival. Oh que oui. C’est une œuvre qui de tout son cœur s’adresse à un public de festivalier horrifique et qui aurait dû être déguster dans une salle en effervescence et à moitié bourrée. Rien que son personnage principal est une merveille de caricature (pleine d’amour et très bienveillante) de bien la moitié des gens qu’on va retrouver dans ce genre d’évènement, un critique passionné mais relou et jamais content, socialement pas très apte. Oh quoi vous vous identifiez pas un peu ? Moi si. Vicious Fun va émuler des archétypes de slasher de manière extrêmement ludique avec un second degré de tous les instants, c’est léger, c’est trash, et c’est un film qui veut que tu l’aime, que tu t’amuses et qui vient directement s’adresser à toi, petit festivalier en herbe en manque d’expérience de cinéma. Et quand enfin on verra le bout du tunnel et qu’on pourra à nouveau fêter le cinéma qu’on aime ailleurs que depuis notre canapé, Vicious Fun c’est le genre de film qui saura nous faire dire que bordel ça valait le coup d’attendre.

Kevin

Grâce au COVID, il est maintenant possible de voyager jusqu’à Bruxelles depuis son salon. Plus rapide qu'en Thalys, mais aussi bien moins sympa, les films du BIFFF se sont invités sur nos écrans individuels. Et si ça ne remplace pas une salle de cinéma et l’ambiance d’un festival, c’est déjà ça. Du 6 au 18 avril, les heureux Français accrédités ont pu avoir accès à 48 long-métrages et 62 court-métrages de genre. Une programmation plutôt de qualité si l’on considère le nombre de métrages qui fait la part belle, cette année, aux thématiques écologiques. 

Psycho Goreman - Copyright RLJE Films


J’ai pris le temps de regarder l'entièreté de la programmation. Il serait fastidieux de m'arrêter sur chaque film, alors je ne ferais un point que sur mes chouchous ou sur les petites bizarreries du festival. Avant toute chose, je n’aborderai pas les films suivants pour la simple raison que j’ai pu les voir avant : Anything for Jackson, Cyst, Host, Lucky, Possessor et Psycho Goreman
Parmi les films attendus du festival, se trouve le second long-métrage du français Mathieu Turi qui propose après son réussi huis-clos post-apocalyptique, Hostile, un nouveau huis-clos qui prend des airs de film concept : Méandre. La mise en scène est efficace dans ce film entre partie de fort boyard hardcore et purgatoire épurée. Je regrette juste une fin un peu trop évidente qui gâche la pluralité d’interprétations qu’aurait pu avoir l’ensemble du film. Ma seconde jolie surprise du festival fut Sound of violence, premier film d’Alex Noyer qui, malgré quelques maladresses d’écritures, a de telles trouvailles visuelles dans sa représentation de la violence et une réelle envie de proposer un personnage d'anti-héroïne qui s’éloigne des archétypes. 

Méandre - Copyright Alba Films


On dénombre quelques jolis personnages féminins dans cette sélection. Je pense notamment aux sorcières de l’Américain The Old Ways, une variation du film de possession qui joue bien plus sur les thématiques de transmission et d’environnement que de peur de l’autre. Ou encore le rape & revenge Violation qui se place totalement du côté de la victime, évite les travers voyeuristes de la plupart des autres films du genre et surtout fait un commentaire sur les limites du couple comme objet de société. 
Mais les festivals de films fantastiques sont aussi là pour nous plonger dans des univers bizarres, profiter de films aux photographies étonnantes. Cette année n’en est pas exempte. Je pense notamment à l’anglais Caveat, huis-clos malsain jaunâtre dont le lapin en peluche vous fera cauchemarder, ou encore au Belge Hôtel Poseidon, un drôle d’objet filmique entre Lynch et Jeunet, plongée abracadabrantesque dans la psyché d’un homme qui se sent en décalage constant avec son quotidien. 

Violation - Copyright Shudder


L’amour du cinéma est une autre thématique qui m’est chère, qu’elle soit cristallisé par la passion de conducteur.rice.s de bus anglais pour le film Alien qui crée de toutes pièces une pantomime en son hommage, ou encore le documenteur Extro barré et si touchant qui suit le quotidien de figurants de cinéma sur des tournages de films de samouraïs. 
Mentions spéciales pour Détention, adaptation taïwanaise du jeu vidéo qui a eut la bonne idée de vraiment m’effrayer et surtout de mêler horreur et politique, et Vicious Fun, un métaslasher fun et néonisé qui n’invente pas grand chose, mais est parfaitement bien rythmé et se regarde avec beaucoup de plaisir. 
Je termine cette section par mon coup de cœur de la sélection, le bizarre et poisseux Honeydew qui arrive à réactualiser un standard de l’horreur, les campagnards cannibales, par un travail sur le son assez fou et un propos clair sur la gestion des ressources naturelles. 

Alien on Stage - Copyright Danielle Kummer & Lucy Harvey


La sélection de court-métrages vaut également le coup d’oœil Rien que la sélection belge et française propose quelques petites pépites. En figure de proue, le déchirant T’es morte Hélène, terrible virée dans l’esprit d’un homme endeuillé, suivi de près par le Nuage radioactif de Joséphine Darcy-Hopkins. Toujours dans la thématique écologique, il y a l’électrique et aquatique Aquariens. Migrations propose par son mélange de science-fiction et de comédie grotesque une réflexion sur le racisme en France, et Les curiosités du mal se rapproche de thèmes religieux avec un travail assez convaincant sur le visuel. Beyond the skin se concentre sur la crise d’un père en manque de famille avec une photographie tout simplement sublime. 
Outre les films français, j’ai eu un penchant pour le poème mis en image A tale best forgotten, le pop et court Heat, le conte d’animation Heart of gold et le drolatique You don’t know me. Mais j’ai surtout une grosse préférence pour The Archivists, à mi-chemin entre Fahrenheit 451, un film post-apocalyptique et Taratata. 

The Archivist - La Distributrice de films


Une sélection diverse dont la prépondérance des thèmes écologiques m’a beaucoup touché. Le cinéma de genre se tient à jour et c’est tout ce qu’on lui demande. J’aurais aimé voir un peu plus de noms féminins à la réalisation, mais ceci dit, une programmation assez variée en genre.
Éleonore 

Vicious Fun - Copyright Radioactive Pictures



Le Palmarès
Compétition internationale


Golden Raven:
Vicious Fun de Cody Calahan
Silver Raven:
Son d'Ivan Kavanagh et The Closet de Kwang-Bin Kim
Compétition européenne

Silver Méliès: 
Riders of Justice d'Anders Thomas Jensen
Mention spéciale:
Host de Rob Savage
Compétition White Raven

White Raven:
Beyond The Infiny Two Minutes de Junta Yamaguchi
Mention spéciale:
Violation de Dusty Mancinelli et Madeleine Sims-Fewer
Prix de la Critique:
Beyond The Infiny Two Minutes de Junta Yamaguchi
Mention spéciale:
Caveat de Damian McCarthy
Prix du public:
Vicious Fun de Cody Calahan
Compétition courts métrages

Belgian Short Film Winner:
T’es Morte Hélène de Michel Blanchart
Silver Méliès Short Film:
The Last Marriage de Gustav Egerstedt et Johan Tappert
Prix du public:
Horrorscope de Pol Diggler



 

Petit retour sur les 33 critiques des films présentés cette année :

Alien on Stage de Lucy Harvey et Danielle Kummer
Anything For Jackson de Justin G. Dyck
Beyond the Infinite Two Minutes de Junta Yamaguchi
Bloody Hell de Alister Grierson et Robert Benjamin
Bring Me Home de Kim Seung-woo
Caveat de Damian McCarthy
De Dick Maas Method de Jeffrey De Vore
Detention de John Hsu
Diva de Jo Seul-yeah
Extro de Naoki Murahashi
Hail Satan? de Penny Lane
Honeydew de Devereux Milburn
Hôtel Poséidon de Stef Lernous
Horror Noire : A History of Black Horror de Xavier Burgin
Host de Rob Savage
Lucky de Natasha Kermani
Méandre de Mathieu Turi
Possessor de Brandon Cronenberg
Psycho Goreman de Steven Kostanski
Riders of Justice d'Anders Thomas Jensen
Seobok de Lee Young-joo
Shadows de Glenn Chan
Son d'Ivan Kavanagh
Sound of Violence d'Alex Noyer
Superdeep d'Arseny Sukhin
The Barcelona Vampiress de Lluís Danés
The Closet de Kim Kwang-bin
The Guest Room de Stefano Lodovichi
The Old Ways de Christopher Aleander
The Weasel's Tale de Juan José Campanella
Vicious Fun de Cody Calahan
Violation de Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli
Voice of Silence de Hong Eui-jeong
La Fucking Team