LES MITCHELL CONTRE LES MACHINES (Dispo sur Netflix) – 15/20
Après l’Oscar du sensationnel Spider-man : New Generation. Lord et Miller propose leur nouvelle pépite sur Netflix (because la pandémie, tout ça…), ce qui s’avère être un sacré crève-cœur tant elle dégouline de qualités d’un peu partout.
Les Mitchell contre les Machines est une comédie d’aventure SF aussi barrée que maitrisée, à la direction artistique originale et décapante. Derrière un propos dans l’air du temps (la menace du tout connecté et notre dépendance aux nouvelles technologies), le film vante avec habilité, sans aucune lourdeur, les vertus du dialogue entre les générations, naviguant constamment entre humour loufoque et émotion. Diablement futé, il fourmille d’idées géniales et de références méta hilarantes, chargeant ses seconds plans de détails à tomber. Inutile de préciser que l’animation est d’une inventivité folle, mêlant dessins au crayon et effets numériques, et jouant intelligemment avec les incrustations pour appuyer la narration en voix off.
Le combat final est une merveille, aussi beau que fluide et d’une recherche visuelle inouïe.
Mais surtout, Les Mitchell est tellement, mais tellement fun, drôle et malin (ce cabot, ce Mochi, quelle trouvaille !) et bardé d’un cœur gros comme ça.
La définition même du film pour toute, mais vraiment toute la famille.
On est emballé. Ça se voit ?
JUDAS AND THE BLACK MESSIAH (Dispo sur Canal) – 11/20
Judas and the Black Messiah relate le combat des Black Panther pour l’égalité des droits à travers le destin foudroyé du jeune leader Fred Hampton, assassiné par FBI de Hoover alors qu’il tentait de rallier à sa cause les différents groupuscules révolutionnaires (black, mais aussi latino et plus étonnamment suprémacistes) dans un contexte proche de la guerre civile.
Plus spécifiquement, c’est autour de l’histoire de William O’Neal, informateur du FBI qui déclenchera l’assassinat de Hampton que The Black Messiah est construit. Cela a le mérite d’ajouter à la dimension politique et documentaire une vision humaine, abordant les notions de trahison, de culpabilité, mais sans parvenir à apporter une réelle émotion ou à insuffler un souffle romanesque à ces destins croisés.
Car malheureusement le film s’attarde sur de trop nombreux personnages pas forcément aussi passionnants que Hampton et O’Neal, qui se retrouvent du coup insuffisamment développés et assez monolithiques dans leur construction.
Si The Black Messiah est évidemment intéressant et éclairant, en particulier au regard de l’actualité dramatique de ces dernières années, il manque trop de tension et de rythme, d’approfondissement des personnages pour dépasser son statut de film testimonial.