Qui, Quoi, Pourquoi & Pourquoi pas ? Sont d'importantes questions. Il faut y répondre vite et clairement parce que les réponses données accrocheront lecteurs et lectrices.
Et tout commence avec un personnage
Ce personnage devrait être suffisamment charismatique afin que le lecteur/spectateur s'intéresse à lui. Comment peut-il être charismatique ? D'abord, il n'est pas un stéréotype. Donc, il apparaîtra comme nouveau. Puis il lui faut un but et une motivation.
Donnez aux lecteurs quelqu'un qui traverse les lignes et qui les touche dans leurs émotions. Donnez au lecteur quelqu'un avec qui ils peuvent être en accord ou en désaccord. Donnez au lecteur quelqu'un qui est dans un monde d'ennuis sans issue apparente.
Vous pourriez reprendre une intrigue déjà travaillée par d'autres auteurs et en faire quelque chose de totalement nouveau si les personnages sont caractérisés d'une manière nouvelle. Cette façon nouvelle de voir les choses est de leur donner un but, une motivation et un conflit.
Qui ? Est le personnage. Découvrir un personnage, c'est s'interroger sur lui. Par exemple, est-ce qu'il se rend au théâtre ou au cinéma ? Non. Pourquoi ? Parce qu'il a la foule en horreur. Pourquoi ? Parce qu'il peut sentir les émotions des gens autour de lui.
Ce brainstorming n'est rien d'autre qu'une méthode heuristique pour partir à la découverte de vos personnages.
Debra Dixon considère même que si chaque action s'origine dans le but et la motivation ne serait-ce que d'un seul personnage, ce personnage créera l'intrigue. Parce que ce personnage aura une intention et ses décisions (qui orienteront l'histoire dans de nouvelles directions) dépendent de cette intention (il est vrai aussi que parfois l'urgence d'une situation peut amener des comportements erratiques en contradiction avec le but à atteindre mais c'est, précisément, cette urgence qui rend légitime la scène).
Les dix ou vingt premières pages
Debra Dixon conseille de ne pas trop peupler les dix ou vingt premières pages de votre récit. Considérez d'abord les deux fonctions narratives de protagoniste et d'antagoniste ou d'un point de vue plus subjectif du héros ou de l'héroïne et du méchant de l'histoire.
Selon Dixon, on a toujours tendance à inviter trop de personnages dans ces dix ou vingt premières pages. La conséquence est que cela désorganise l'exposition, jetant de la confusion dans qui est qui. Et s'il y a confusion, alors vous n'accrocherez pas vos lecteurs/spectateurs.
Trop de personnages plombe votre exposition. Comme le dit Dwight Swain : ...faites savoir à vos lecteurs qu'il va y avoir un combat... et c'est le genre de combat qui les intéressera. Swain a tout à fait raison sur ce point, nous dit Debra Dixon.
En tant qu'auteurs et autrices, vous voulez que votre lecteur s'identifie au personnage et à la situation. Vous voulez que votre lecteur comprenne de quoi parlera votre histoire, ce qui revient le plus souvent à ce que lecteurs et lectrices appréhendent, lors de ces dix premières pages, ce qui est en jeu dans cette histoire.
L'exposition devrait donc s'assurer du qui, du quoi, du pourquoi et... du pourquoi pas ?
Le personnage principal est celui sur qui se portera l'empathie du lecteur/spectateur. Il est donc important que ce personnage apparaisse comme principal dans l'esprit du lecteur ou de la lectrice assez rapidement. Car les lecteurs veulent s'impliquer dans le combat annoncé que le personnage principal livrera dans sa volonté d'atteindre à un but spécifique.
Certes, cette finalité pourrait être une contrainte mais cela est nuancé par le fait que lecteurs et lectrices veulent aussi comprendre ce qui motive le personnage dans cette quête. Comme la question dramatique majeure est de savoir s'il réussira ou non, ce doute sera inspiré par le conflit. Cette incertitude quant à l'issue est nécessaire. Elle répond d'ailleurs aux attentes du lecteur/spectateur.
Qui ? Est donc un personnage. Quoi ? Sera le but, la mission, ce qu'il tente de réaliser. Pourquoi ? Est alors la motivation à agir, une incitation de laquelle le personnage ne peut se détourner. Le Pourquoi pas ? Est le conflit qui naît de l'opposition qui sera extérieure au personnage (quelque chose se dresse contre le désir) ou intérieure lorsque le personnage est lui-même la raison d'un possible échec.
Le Magicien d'Oz
Considérons deux prémisses possibles pour Le Magicien d'Oz.
-
Une adolescente inquiète veut rentrer au Kansas parce que sa tante est malade, mais elle doit d'abord combattre une sorcière pour obtenir l'aide du magicien qui a le pouvoir de la renvoyer chez elle.
-
Une tornade emporte Dorothy dans un pays magique où elle doit combattre une sorcière et chercher le magicien qui a le pouvoir de la renvoyer chez elle auprès de sa tante malade.
Chacune de ces prémisses respectent le Qui ?, le Quoi ?, le Pourquoi? Et bien sûr, le Pourquoi pas ? Selon Debra Dixon.
La prémisse est un outil dramatique conçue pour vous donner des perspectives sur votre idée. Il y a autant de perspectives possibles qu'il y a d'auteurs et d'autrices pour les imaginer (avec un brin de fantaisie).
Votre soutien à Scenar Mag nous est indispensable. Aidez-nous à financer nos recherches afin de vous donner le plus d'informations pertinentes possibles pour vous soutenir dans vos propres projets d'écriture. Faites un don. Merci