[CRITIQUE] : ¡ Animo Juventud !

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Carlos Armella
Acteurs : Iñaki Godoy, Daniela Arce, Mario Palmerin, Rodrigo Cortés,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Mexicain.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
Mexico, quatres jeunes effectuent leur passage à l’âge adulte. Martin, amoureux d'une fille qu'il connaît à peine et qui peine à extérioriser ses sentiments ; Dulce, fille agressive à l’école, mais plus fragile qu’elle n’y paraît ; Daniel, futur papa, devenu chauffeur de taxi, pour subvenir aux besoins de sa famille ; et Pedro, qui décide de se rebeller contre le monde des adultes.




Critique :

S'Il couvre un bon nombre des angoisses de l'adolescence tout en réussissant à aborder des sujets complexes d'une manière divertissante sans en masquer leur obscurité,#AnimoJuventud pêche douloureusement dans ses facilités narratives qu'une mise en scène énergique ne peut masquer pic.twitter.com/QOkKQ5dbMZ

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 18, 2021

Animo Juventud de Carlos Armella tranche sensiblement avec ce que peut nous offrir le cinéma mexicain (et plus directement, le cinéma latino-américain) dans nos contrées ou il ne trouve que trop fugacement le chemin de nos salles obscures - et même du marché plus timide de la VOD.
Proposition aussi fougueuse et rafraîchissante qu'un tantinet singulière, le film est composé d'une petite palette d'histoires qui se croisent entre elles, toutes présentées de manière non chronologique à son auditoire; quatre chroniques adolescentes fixées à différentes stades de cet âge ingrat, mais aussi prenant pour cadre les différents niveaux de la classe moyenne mexicaine.
Soit les aléas de Martín, un artiste de rue qui veut déclarer sa flamme à une fille à qui il n'ose pas parler, de Daniel, un trompettiste devenu chauffeur de taxi qui veut retrouver la confiance de la jeune fille enceinte de son bébé; mais aussi de Pedro, un garçon timide qui invente sa propre langue (irritant dès lors ses parents et ses professeurs) et de Dulce, fatiguée d'être vue uniquement comme la brute de son école et qui désire qu'un garçon la remarque pour ce qu'elle est réellement.

Imagen cortesía de FICM 2020


Couvrant un bon nombre des angoisses typiques de l'adolescence (en particulier autour des notions de l'amour et de l'identité), réussissant à aborder les sujets complexes de la violence, de la corruption policière et du racisme d'une manière divertissante sans en masquer leur obscurité ni en faire les points centraux de ses histoires (on sait que ces maux font douloureusement partie de la vie quotidienne au Mexique); le film captive dans sa manière de mettre en scène très énergiquement (même si l'on à droit à quelques instants purement contemplatifs) les morceaux d'existences de ses personnages, parvenant avec justesse à plonger son auditoire dans l'esprit agité des protagonistes sans jamais crouler sous le poids de la saturation d'images.
Même cette construction non conventionnelle et presque sensorielle, est autant une force qu'une faiblesse, les coupures constantes et peu équilibrées entre les différentes histoires, couplées à un liant basé sur des coïncidences, peinent à faire de cette chronique puzzle, un tout totalement pertinent ou surprenant.
Un déséquilibre narratif qui déguise à peine la légèreté scénaristiques des vignettes (les personnages sont passionnants, mais leurs dilemmes sont très facilement expédiés et on déploiera vite le traitement inconfortable de certaines des figures féminines), même si l'énergie juvénile derrière la caméra, peut convoquer un certain charme et justifier sa vision - d'autant plus dans le cadre d'un festival comme celui qu'incarne le Ojoloco.

Jonathan Chevrier