Réalisateur : Tim Story
Acteurs : Chloë Grace Moretz, Michael Peña, Colin Jost,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Lorsque Jerry s'installe dans le plus bel hôtel de New York la veille du mariage du siècle, Kayla, la wedding planneuse, n'a d'autre choix que d'embaucher Tom pour se débarrasser de l'intrus. Mais la course-poursuite qui s'engage entre le chat et la souris risque de réduire à néant la carrière de la jeune femme, gâcher la fête et détruire l'hôtel ! Pourtant, quand un employé dévoré d'ambition commence à s'en prendre à Tom, Jerry et la wedding planneuse, c'est un bien plus grand danger qui les menace…
Critique :
Usant pour les adultes et les nostalgiques - mais pas pour un public résolument plus jeune -, #TomEtJerry de Tim Story aurait pu être une légère évasion comico-familiale mais n'est in fine qu'une lourde et inoffensive bombe Acme, qui ne se paye jamais le luxe d'exploser... shame. pic.twitter.com/4UQrwOojOr
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 19, 2021
À la vue du film de Tim Story (rien que son nom sert d'indicateur suffisament alarmant quant à la qualité finale du produit), la petite question à un million de dollars qui trotte dans nos têtes, autre que celle sur la raison de voir débarquer le film dans nos salles obscures hexagonales, alors que la Warner a abandonné quelques-unes de ses plus belles gâchettes sur l'autel d'une sortie digitale (histoire de fébrilement combler les brèches d'une fuite en ligne de son catalogue d'exclusivités HBO Max), est bel et bien : est-ce que la querelle éternelle - ou presque - entre le chat Tom et la souris intelligente qu'est Jerry, méritait-elle vraiment une nouvelle adaptation sur grand écran ?
D'autant plus que l'approche, au-delà d'un scénario évidemment prétexte, un mariage peu heureux d'action en direct encombré par une animation 2D un brin folle, ramène le spectateur non pas au bon souvenir du vénéré chef-d'oeuvre Who Framed Roger Rabbit de Robert Zemeckis (ni du brillant Looney Tunes: Back In Action de Joe Dante), mais plus à ses héritiers gênants des années 2000 - coucou Garfield : The Movie.
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Paresseux jusqu'au bout de la pellicule, ne cherchant jamais à ajouter un tant soit peu de profondeur au dessin animé d'Hanna Barbera (un chat qui tente mais n'arrive jamais à attraper une souris, un concept qui tient sur des épisodes d'une poignée de secondes mais pas sur un divertissement de quatre-vingt-dix minutes), tout en désarmant toute la brutalité de la violence burlesque qui émane de cet affrontement cartoonesque (dans le dessin animé, Tom se fait assez souvent découper, brûler, écraser, frapper ou tordre dans tous les sens, même les plus grotesques, tout en repartant en guerre dans la foulée); le long-métrage , qui a néanmoins le bon goût de ne pas se perdre dans une abondance de sophistication technique (comme Sonic, pour ne citer que), ou même la maladresse de faire parler ses deux jeunes héros, à l'alchimie intacte (comme le film d'animation de 1993, Tom and Jerry : The Movie), s'échine donc à vouloir raconter du vide autour des singeries du tandem, ne s'offrant que quelques soubresauts sympathiques, au milieu des nombreuses facéties et autres réactions abasourdies d'une Chloë Grave Moretz étonnamment ici comme un poisson dans l'eau.
Usant pour les adultes et les nostalgiques, ce qui aurait pu être une légère évasion comico-familiale n'est qu'une lourde et inoffensive bombe Acme, qui ne se paye jamais le luxe d'exploser... shame.
Jonathan Chevrier