Atteindre ou non l’objectif

Certes, l'objectif du héros n'est pas toujours réalisé. Mais ce n'est pas forcément une tragédie. Ce qui importe, c'est le besoin, c'est-à-dire ce que l'on dit interne. Dans un scénario en particulier, il y a l'adage du Show, don't tell. Montrer les choses et non les dire.
Ainsi, lorsqu'on découvre un personnage, bien souvent, ce qui nous apparaît de lui, reflète déjà son besoin. Le désir, responsable de tant de maux, est de posséder. Le désir est animé d'une volonté, d'une intention, d'une force qui pousse à la réalisation du désir.

Si le personnage ne parvient pas à faire exister son désir, tant qu'il comble son besoin, tant qu'il s'accomplit lui-même conformément à ce qu'il est vraiment (souvent empêché par un trauma d'avant le commencement du récit, un trauma auquel s'est accommodé le personnage en se drapant dans une image qu'il offre aux autres [c'est-à-dire une personæ] ou en se murant dans un passé d'habitudes. Quel que soit le cas, il est emprisonné dans une situation qui le rassure).

Frustration du lecteur ?

Doit-on craindre le rejet du lecteur/spectateur si, à la fois, le désir et le besoin sont des échecs ? Le péril dans la tragédie est que le héros ou l'héroïne succombent sans rédemption. Mais la tragédie n'en est pas moins bien faite et procure un plaisir au moins égale à celui d'une fin heureuse.

C'est probablement une question de genre lorsque la frustration éventuelle du lecteur est à craindre. Effectivement, un assassin qui échappe définitivement à la justice (autant celle des hommes que celle de Dieu pour n'oublier personne) est sur le plan éthique très discutable.

Un héros ou une héroïne qui se sacrifient (c'est le signe des héros) en offrant sa vie, pour autant qu'il connaît une rédemption, sera satisfaisant pour le lecteur ou la lectrice.

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