[CRITIQUE] : Envole-moi

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Christophe Barratier
Acteurs : Victor Belmondo, Yoann Eloundou, Gérard Lanvin,...
Distributeur : Pathé Films
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h31min.
Synopsis :
Thomas passe ses nuits en boites et ses journées au lit, jusqu’au jour où son père, le docteur Reinhard, lassé de ses frasques, décide de lui couper les vivres et lui impose de s’occuper d’un de ses jeunes patients. Marcus a douze ans et vit seul avec sa maman. Il souffre depuis sa naissance d’une maladie grave qui rythme ses journées, entre le centre d’accueil médicalisé où il est scolarisé et des séjours répétés à l’hôpital. Cette rencontre va bouleverser le quotidien de l’un et de l’autre, et tout simplement changer leur vie.



Critique :

Plutôt bien interprété, tout en vibrant de l'authenticité et de la candeur inhérente au cinéma de Barratier, #EnvoleMoi, peut être un poil caricatural il est vrai, s'inscrit pourtant dans la plus pure tradition du divertissement populaire humain et touchant. pic.twitter.com/8W0zXHXC0U

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 23, 2021

L'enthousiasme pour la réouverture des salles est telle que toute séance a presque de belles allures de (re)découverte totale, une sorte d'apprivoisement nouveau pour ce qui était une habitude quotidienne pour la majorité d'entre-nous et qui, on l'espère, le redeviendra si seulement ce foutu Covid commence gentiment à nous lâcher la grappe.
Et quoi de mieux finalement, que d'aller y mirer un divertissement populaire feel good qui, justement, est fait pour conforter l'enthousiasme autour de ce come-back, un film tel que Envole-moi de Christophe Barratier, dont le cinéma pétri d'humanité et de chaleur ne peut que nous faire du bien, et encore plus aujourd'hui.
Remake du film allemand Dieses bescheuerte Herz de Marc Rothemund - lui-même basé sur une histoire vraie -, avec les excellentes plumes du tandem Alexandre De La Pattelière/Matthieu Delaporte, la péloche ne péte décemment pas dans la soie de l'originalité avec ses faux airs de remake inversé du film Intouchables de Nakache et Toledano et pourtant, sa générosité et sa sincérité à toute épreuve en fond une petite séance si ce n'est essentielle - le planning des sorties est affreusement chargée -, au minimum hautement recommandable.

Copyright Julien Panié


Avec son double récit initiatique croisé et jouant pleinement sur la dynamique des contraires, entre un rejeton d'une famille aisé insouciant et qui brûle la vie par les deux bouts - Thomas -, et un pré-ado atteint d'une malformation cardiaque - Marcus - qui le fait vivre un quotidien bardé de restrictions (le premier devant aider le second à retrouver le goût de vivre pour retrouver les joies d'une vie assistée par le pécule familial), dont la relation va vite se transformer en un enrichissement mutuel mais surtout une belle amitié marqué par le sceau d'une attention dont ils avaient chacun cruellement besoin (le premier insuffle un poil de légèreté salvatrice à la vie du second, qui lui apprend le sens des responsabilités et la conscience des privilèges qui entoure son existence depuis toujours); Envole-moi à parfois des faux airs du précédent long des deux scénaristes, Le meilleur reste à venir, lui aussi vissé sur les vicissitudes et la force d'une amitié entre deux âmes dissemblables, à la différence près que l'émotion dégagé par cette exploration cousue de fil blanc, touche résolument plus dans son équilibre maîtrisé entre humour et envolée poignante.
Plutôt bien interprété (le duo Yoann Eloundou et Victor Belmondo est aussi frais que joliment complémentaire), tout en vibrant de l'authenticité et de la candeur inhérente au cinéma de Barratier, le film, peut être un poil caricatural il est vrai, s'inscrit pourtant dans la plus pure tradition du divertissement populaire humain et touchant qui nous renvoie à la douloureuse fragilité de la vie.
Rien de nouveau à l'horizon donc, mais est-ce si mal au fond ?

Jonathan Chevrier