[CRITIQUE] : Il Mio Corpo

[CRITIQUE] : Il Mio Corpo

Réalisateur : Michele Pennetta
Avec : -
Distributeur : Nour Films
Budget : -
Genre : Documentaire
Nationalité : Italien, Suisse
Durée : 1h20min
Synopsis :
Sous le soleil de Sicile, Oscar récupère de la ferraille avec son père. A l’autre bout de la ville, Stanley le Nigérian vivote grâce aux petits travaux donnés par le prêtre de la paroisse.
Tous deux ont le même désir, celui d’une vie meilleure…

Critique :

Sondant la précarité dans son entièreté, signe d’une Italie littéralement en perdition, Michele Pennetta explore deux vies sédentaires avec son beau #IlMioCorpo, un exemple de cinéma-vérité aux accents de fiction qui présente un réel habituellement mis de côté. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/aLmmXkC3WL

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 24, 2021


Michele Pennetta met fin à son triptyque sicilien avec son nouveau long métrage, documentaire à la limite de la fiction, où deux personnages nous dévoilent leur intimité et leur quête d’une vie meilleure. Il Mio Corpo s’inscrit dans le travail du réalisateur, un cinéma mettant en lumière les marginaux et laissés pour compte de la Sicile, île italienne connue pour sa beauté, mais qui cache derrière ses atours touristiques un monde précaire et dur dans lequel ses habitants se débattent jour après jour. Il y filme deux destins en miroir : Oscar, jeune adolescent, fils de ferrailleur et Stanley, un immigré nigérian qui vivote de petits boulots et rêve d’une vie meilleure.

[CRITIQUE] : Il Mio Corpo

Copyright Nour Films

Michele Pennetta crée un puzzle avec les deux vies éparses de ses protagonistes, mettant en parallèle leur quotidien, nouant ainsi une vision singulière de la précarité et de la solitude. Oscar et son grand frère Roberto vivent avec leur père Marco dans une famille recomposée, qui survit grâce au recyclage de la ferraille qu’ils viennent chercher dans des décharges. Un travail fatiguant, salissant, sous le joug d’un père colérique, qui houspille son fils cadet pas assez impliqué à son goût. De son côté, Stanley vit en colocation avec Blessed, qui n’a pas encore ses papiers. Venus tous deux en Sicile par la mer à seize ans. Stanley vit de petits boulots que lui trouve le prêtre de la paroisse : ménage, vendange, berger. Il est arrivé à se créer un petit cocon quotidien, à l’image de la scène du repas, où il prépare le banku, une recette nigérienne à base de poisson dans une atmosphère bon enfant et enlevée, un moment chaleureux bienvenue dans une vie de solitude, en marge.

[CRITIQUE] : Il Mio Corpo

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Il Mio Corpo sonde l’intimité de ces deux protagonistes : la vie d’Oscar, où l’on assiste au réveil de toute la famille (qui dort à même le sol) et un petit-déjeuner tendu, avec des révélations. Le quotidien de Stanley, entre plage, petit boulot et emmener Blessed à des rendez-vous pour un possible permis de séjour. La caméra de Michele Pennetta se déploie par des longs travellings, une mise en scène qui regarde au lieu de se mêler aux personnages. C’est le montage qui instaure l’aspect fictionnel du film, mettant une dynamique entre les deux jeunes hommes qui ne se connaissent pas. Leurs destins se croisent par le découpage et se répondent tel un véritable récit tragique. Pourtant, ces deux vies, diamétralement différentes, ne sont jamais mises en compétition. Le film sonde la précarité dans son entièreté, signe d’un pays en perdition.
Michele Pennetta explore deux vies sédentaires avec Il Mio Corpo, un cinéma-vérité aux accents de fiction qui présente un réel habituellement mis de côté.
Laura Enjolvy
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