De Florian Zeller
Avec Anthony Hopkins, Olivia Colman
Chronique : Florian Zeller adapte en anglais sa pièce de théâtre et parvient à transcender son matériel original pour faire de son film un thriller psychologique haletant et bouleversant, bien qu’on en connaisse la fin et son bad guy impitoyable (la maladie)
Le scénario reflète la confusion de plus en plus grande qui affecte le vieillard. The Father est une plongée labyrinthique dans son cerveau abîmé par la démence sénile. Qui est vraiment qui ? où est-on ? que nous a-t-on dit ? Le réalisateur nous perd pour mieux nous toucher et ça marche foutrement bien, d’autant plus qu’il ne cède jamais à l’émotion facile.
Sa mise en scène exploite au mieux le huis-clos, construisant de longs plans élégants qu’il va répéter avec des personnages différents (ou pas), des temporalités floues, des dialogues contradictoires, ce qui renforce progressivement l’impression de dérive, la détresse grandissante d’Anthony et l’impuissance de ses proches, en particulier sa fille (formidable Olivia Colman).
Anthony Hopkins est sorti de sa retraite pour incarner ce vieil homme portant le même prénom que lui. A 83 ans, il livre la performance d’une vie, magistrale, terrassante. Ne la ratez pas.
Synopsis : The Father raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.