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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#148. Allô Maman, Ici Bébé d'Amy Heckerling (1989)
On dit toujours que la quasi-totalité des comédiens et comédiennes de la machine à rêves (comprendre : jungle hostile) Hollywoodienne, ont une date de péremption plus ou moins longue collée sur leur C.V., même si certains arrivent à la tromper avec une habileté parfois hors du commun.
Comme John Travolta, qui par deux fois à réussi à se sortir des limbes dans lesquelles il s'est lui-même jeté (la faute à des choix furieusement douteux), que ce soit à la fin des 80s ou au milieu des 90s, même s'il est aujourd'hui cantonné aux bas fonds des DTV de luxe ricains, cela dit plus honorables que les tataneries amorphes de ce bon vieux Steven Seagal, tournées entre deux usines à yaourt désaffectées bulgares.
Passé de next big thing à l'ascension fulgurante à quasi-has been à la mort du disco (et suite aux sorties presque conjointes des peu défendables Staying Alive et Perfect), le si attachant bonhomme avait su pourtant remonter la pente avec un petit bonheur de comédie romantico-loufoque : Allô Maman, Ici Bébé d'Amy Heckerling, qui a su obtenir ses galons de films cultes à mesure que nos VHS du film ont toutes été poncées.
Original sans totalement l'être au fond (on part d'un concept accrocheur pour mieux voguer vers quelque chose de plus familier à peine la première bobine passée), le film suit les questionnements logiques et perspicaces d'un... bébé, Mickey, du début de la grossesse de sa pétillante maman Mollie, à son arrivée dans le grand bain de la vie d'enfant.
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Aussi précoce qu'il est curieux, le bambin et son initiation mouvementée au monde, couplée aux aléas sentimentaux de sa mère (qui passe de femme heureuse mais en couple avec un homme marié qui la plaque, à mère célibataire qui tente de mener tous ses rôles au mieux), va aller de joies sincères en désillusions éphémères, avant que de nouvelles perspectives ne s'offre à lui avec l'arrivée d'un chauffeur de taxi/wannabe pilote de ligne/baby-sitter hors norme, James, qui va littéralement changer sa vie, mais aussi celle de sa mère...
Raconté à hauteur de biberon - ou presque -, avec un bébé génial (que ce soit Daniel Auteuil en VF ou Bruce Willis en VO : les deux doublages sont géniaux), sans pour autant masquer le calvaire réel de mettre au monde un enfant, et de s'en occuper en tant que mère célibataire; Look Who's Talking est une douceur pleinement ancré dans son époque, aussi légère que porté par une mouvance pop qui se ressent jusque dans la moindre sonorité de sa bande originale (The Beach Boys, Talking Heads, Katrina & The Waves, Pete Townshend, Janis Joplin,... lourd).
Rafraîchissante et énergique tout en étant continuellement consciente de ses défauts, riche en scènes cultes (pas uniquement la fameuse intro " fécondation ") et dominée par un couple John Travolta/Kirstie Alley à l'alchimie craquante, le film est un instantané aussi inoffensif et sans prétention que d'une chaleur charmante.
C'était vraiment chouette hein, les 80's...
Jonathan Chevrier