Les mains qui tuent

Un grand merci à Elephant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les mains qui tuent » de Robert Siodmak.

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« Ma femme rejetait notre mariage. Et aussi notre divorce. »

Scott Henderson, un ingénieur de 32 ans, quitte le domicile conjugal après une violente dispute avec sa femme. Dans un bar, il fait la connaissance d’une belle et mystérieuse jeune femme avec qui il passe la soirée. Cette rencontre sonne le début des ennuis pour Scott, pris dans un dangereux engrenage…

« Cette femme était avec moi, je ne l’ai pas rêvée ! »

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Cinéaste issue de la jeune avant-garde cinématographique allemande du début des années 30, Robert Siodmak se fait remarquer dès 1930 en qualité de co-réalisateur du mythique film « Les hommes le dimanche ». Mais la chute de République de Weimar combinée à l’avènement du pouvoir nazi le poussent à s’exiler d’abord en France puis à Hollywood où il retrouvera ses comparses Billy Wilder, George Ulmer et Fred Zinnemann. En Amérique, il mènera une carrière de cinéaste prolifique, se spécialisant notamment dans les films noirs de série B, dont certains sont devenus des classiques du genre comme « Les tueurs » (1946), « La proie » (1948) ou encore « Pour toi j’ai tué » (1949). En 1944, il signe ainsi l’adaptation cinématographique du roman « Lady fantôme » de William Irish, grand nom du roman noir américain dont les écrits ont inspiré de nombreux grands cinéastes, de Hitchcock (« Fenêtre sur cour ») à Tourneur (« L’homme léopard ») en passant par Truffaut (« La mariée était en noir », « La sirène du Mississipi »).

« C’est fascinant des mains : elles peuvent arracher une mélodie à un piano, façonner un morceau d’argile, faire revenir à la vie un enfant mourant. Mais elles sont aussi capables du pire : elles peuvent détruire, frapper, et même tuer ! »

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« Les mains qui tuent » débute ainsi tel un basique whodunit à l’atmosphère étrange et paranoïaque. Un homme qui vient de se faire poser un lapin passe la soirée avec une inconnue qui refuse de lui donner son nom tandis que son épouse est retrouvée assassinée au même moment. Mais impossible pour lui de prouver son alibi, les différents protagonistes l’ayant croisé ce soir-là semblent tous avoir miraculeusement oublié qu’il était alors accompagné d’une femme. A-t-il sombré dans la folie ou est-il au contraire l’objet d’un complot ? Seuls sa secrétaire - secrètement éprise de lui - et le policier en charge de l’enquête semblent encore croire à son innocence et devront mener à leur tour une difficile enquête. Petit thriller habile et bigrement efficace, « Les mains qui tuent » casse les codes habituels du film noir en offrant le rôle du héros à un personnage féminin, qui ne sera dès lors pas une vamp manipulatrice qui conduira le héros à sa propre perte mais bien le personnage fort et juste qui le ramènera dans le monde des vivants. Fort d’une mise en scène élégante et à l’esthétique largement marquée par le savoir-faire expressionniste du cinéaste (jeu sur les ombres et les décors, notamment les sculptures), le film distille une atmosphère délicieusement inconfortable et diabolique. Seul regret, que l’identité du coupable soit révélée trop rapidement, d’autant que Franchot Tone en fait un peu des tonnes lorsqu’il extériorise la folie intérieure de son personnage. Rien qui ne saurait toutefois gâcher véritablement le plaisir du visionnage de ce film assez malin, porté qui plus est par la très belle Ella Raines. Une série B fort plaisante.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master restauré en Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Eddy Moine, d’une analyse de séquences par Stéphane Du Mesnildot et d’une Bande-annonce d’époque.

Édité par Elephant Films, « Les mains qui tuent » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en DVD depuis le 5 mai 2021.

Le site Internet de Elephant Films est ici. Sa page Facebook est ici.