Synopsis :
Une jeune femme se réveille seule dans une unité cryogénique. Elle ne sait plus qui elle est, ni comment elle a pu finir enfermée dans une capsule de la taille d'un cercueil. Tandis qu'elle commence à manquer d'oxygène, elle va devoir recomposer les éléments de sa mémoire pour sortir de ce cauchemar.
En 2019, le cinéaste français Alexandre Aja sortait le très réussi Crawl. Un film sous haute tension, témoignant de son affection pour un cinéma à trame simple mais néanmoins haletant dans la forme.
C'est dans cette continuité que le réalisateur nous offre sur la plateforme Netflix, son dernier film : avec lequel il renoue avec la France. Initialement réalisé par Franck Khalfoun (Maniac, Amityville : Le Réveil) avec Noomi Rapace dans le rôle principal le film s'est rapidement vu impacté par la pandémie de COVID-19 avant de se retourner sur la France. Alexandre Aja alors producteur du film a fini par reprendre le projet en mains avec Mélanie Laurent au casting et une réécriture complète du film en Français.
Le scénario d'Oxygène écrit par Christie LeBlanc figurait dans la liste annuelle de The Black List qui recense les scénarios les plus appréciés mais pas encore produits par un studio. Oxygène est un film au concept fort et attrayant. Mais là où souvent les cinéastes se laissent dépasser ou enfermer par celui-ci, Aja parvient à s'en sortir sobrement. Usant d'énigmes narratives plutôt malignes, le film maintient l'attention du spectateur malgré les possibilités visuelles, à travers les lieux ou décors, réduites. Le rythme donné par le scénario et le jeu convainquant de Mélanie Laurent, ayant remplacé successivement Anne Hathaway et Noomi Rapace ; renforcent l'intérêt du spectateur. Tournant autour de diverses mystères à éclaircir autour du personnage, Oxygène est un film plutôt malin dans le fond.
Néanmoins, que ce soit à travers le concept déjà très éprouvant ou à travers ces différentes pirouettes scénaristiques ; le film s'avère tout aussi exténuant pour la protagoniste que pour le spectateur.
Jouissant malgré tout d'une mise en scène toujours bien pensée, auréolé d'un superbe jeu de lumière rappelant les films de sous-marins ; Aja persiste à maintenir notre attention. Et c'est peut-être le principal problème de cette œuvre, car elle ne fait que parvenir à maintenir celle-ci. Là où nous aurions pu rester scotché durant 1H40 face à un tel spectacle, le film ne s'en sort qu'avec ses différentes pirouettes esthétiques ou narratives.
C'est beau, c'est intelligent mais profondément oubliable. Que ce soit dans ses thématiques ou la forme de mise en scène, nous ne sommes finalement jamais pris au dépourvu. Parfois agréablement surpris, esquissant un sourire et cependant jamais secoué par une expérience qui se veut traumatisante.
Certains éléments sont intéressants, comme ces différentes métaphores de mises en scène autour de la naissance, avec ces diverses souvenirs montrés en caméra subjectives et donc renforçant son propos. Toutefois Aja reste très convenu et ne semble que froler la surface d'un sujet, d'un corps, bien plus profond et intéressant. N'en reste pas moins qu'Oxygène est une belle surprise, agréable au visionnage (parfois quand il n'endort pas). Un film qui arrive à aller au-delà de son concept et il s'avère au final que l'au-delà est peut-être plus intéressant encore que le film en lui-même.
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