- Ciné Maccro : Pour commencer, d'où vient ta passion pour le cinéma et depuis quand cet art t'accompagne ?
Comme beaucoup de jeunes nés dans les années 1990, j'ai été élevée à la télé et à ce que regardaient mes parents.
Je découvrais beaucoup de choses différentes : des dessins animés, des séries et des films. En fait, j'aimais juste ce média et l'idée de se faire raconter des histoires par le prisme de l'écran. J'ai toujours aimé ça depuis toute petite.
Ensuite, au lycée j'ai pu faire une option Cinéma. Et c'est à ce moment là que j'ai commencé à regarder davantage de films. J'ai découvert des oeuvres beaucoup plus niche, de patrimoine et j'ai beaucoup appris sur ce qu'était le Cinéma.
Le plus gros coup de coeur que j'ai eu pendant cette période, c'était Chantons sous la pluie qui a été une réelle révélation. C'est ce film qui m'a procuré un déclic et qui a totalement déclenché mon amour pour le Cinéma.
- Ciné Maccro : Donc tu as eu un vrai déclic avec Chantons sous la pluie ?
Oui et à cette période j'ai également découvert George Méliès que j'ai tout de suite adoré. En faisant un lycée option Cinéma j'ai aussi découvert l'histoire de cet art qui me plaisait presque autant que les films en eux mêmes. Tout le processus pour raconter des histoires et transposer la vie sur grand écran m'a tout de suite passionné. Je trouve l'histoire du Cinéma vraiment fascinante.
Chantons sous la pluie de Gene Kelly et Stanley Donen
- Ciné Maccro : J'ai lu que quand tu étais petite, tu souhaitais devenir réalisatrice. Quand as-tu compris que le cinéma n'était pas seulement des images sur un écran mais aussi des mouvements de caméra, des éléments de montage...?
Quand j'ai fait cette option au lycée, j'ai vraiment compris qu'il y avait beaucoup de personnes derrière un film. C'est en voyant plusieurs types de Cinéma que j'ai vraiment appris ça. En étant plus jeune, mon choix était assez étriqué. Il y avait les De Funès l'été à la télé et les mêmes films revenaient souvent. C'est vraiment en faisant cette option que je me suis rendue compte de la panoplie totale nécessaire pour réaliser un film.
J'ai aussi fait ces études à Cannes et ça m'a pas mal aidée à baigner dans ce milieu. J'ai fait un stage en première au festival de Cannes et ça m'a permis de comprendre beaucoup de choses sur les métiers du septième art. C'est aussi à ce moment que j'ai vraiment découvert le montage et ce qu'il peut apporter pour raconter des histoires. C'est d'ailleurs à cette période que j'ai décidé de faire un BTS audiovisuel en montage.
- Ciné Maccro : Et si tu devais prendre part à un film, tu serais davantage intéressée par le montage ou chaque corps de métier te passionne ?
En grandissant, mon amour pour le Cinéma a évolué. Aujourd'hui, la fiction ce n'est plus forcément mon truc. Je ne pense pas vouloir monter des films. Aujourd'hui j'adore faire du montage mais pour faire découvrir des choses aux gens. J'aime vraiment raconter l'histoire des gens qui racontent des histoires. C'est pour ça que faire un film ne m'intéresserait pas forcément dans l'immédiat.
- Ciné Maccro : Par quels moyens tu entretiens cette passion pour le septième art ?
Clairement, je regarde beaucoup de films. J'essaye d'en voir un à trois par jour. J'aime beaucoup varier les types de Cinéma que je regarde. En ce moment, j'ai une grosse passion pour les films asiatiques par exemple. Je m'intéresse à des réalisateurs, des genres et cela m'amène dans différentes directions. Je me renseigne aussi énormément et je regarde beaucoup de pages Wikipédia et IMDb.
En fait, j'essaye d'être active quand j'ai regardé un film. L'expérience ne s'arrête pas au visionnage. Pour moi, la cinéphilie c'est ça : regarder des films, s'intéresser et surtout aimer ça.
- Ciné Maccro : Et cette volonté de découverte elle s'ouvre à tous les horizons cinématographiques ?
Je ne m'interdis rien mais c'est vrai qu'il y a des horizons que je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir. Je pense par exemple à Bollywood ou encore le Cinéma africain. Je pense que l'amour pour le Cinéma passe par la curiosité et elle se construit au fil du temps, des rencontres.
- Ciné Maccro : Et qu'est ce que tu penses de l'accès que l'on a aujourd'hui pour voir un film. Quand on y pense, il y a 50 ans, on ne pouvait voir un film qu'en allant au Cinéma. Maintenant, tout est a porté, c'est une chance incroyable pour découvrir des oeuvres.
C'est vrai que j'entends beaucoup la fameuse expression " c'était mieux avant ". Et je peux le comprendre, il y a des grands films qui sont sortis dans le passé.
Aujourd'hui, on a la chance d'avoir des outils pour en savoir beaucoup plus sur les films, pour être encore plus immergé. Ça permet dans un sens d'aimer encore plus cet art. Aujourd'hui il est possible de regarder un film et deux heures après d'enchainer sur sa suite. Et c'est une chance incroyable.
Le Cinéma m'apporte beaucoup pour en apprendre plus sur moi même. Je me suis totalement construite en regardant des films. Et cet accès aujourd'hui permet de découvrir tellement de choses.
- Ciné Maccro : C'est vrai, puis le Cinéma est un art tellement riche qu'il permet de découvrir sans jamais se lasser.
Totalement. Je suis boulimique de films mais pour moi la meilleure perspective c'est de se dire qu'on ne pourra jamais tout voir. Il y a tant de chefs-d'oeuvre à découvrir, à voir, à revoir que c'est un art vraiment infini.
- Ciné Maccro : Je sais que tu aimes beaucoup la salle. Pour toi, elle est vraiment essentielle pour découvrir un film ?
Le Cinéma, ça a été créé dans une salle, pour la salle.
Quand on regarde un film chez soi, on peut l'arrêter, être tenté par son téléphone. Le film vit sa vie et on vit la notre à côté. En salle, il n'y a plus qu'une seule vie. Ça développe vraiment une osmose entre l'écran et le spectateur. Quand on est au Cinéma, il n'y a rien d'autre qui compte autour. Et je pense que même avec le meilleur Home Cinéma du monde, cette osmose ne sera jamais aussi intense. La salle prend le spectateur en otage. Pour moi, c'est génial et vraiment magique. Je ne vois pas d'autre art autant immersif si ce n'est la musique dans certains mesures.
La salle de cinéma est irremplaçable et elle ne sera jamais remplacée. J'aime regarder des films chez moi mais la salle à un côté unique trop important pour moi.
La salle permet aussi d'accentuer un sentiment d'attente et de découverte. On va en salle et c'est un évènement spécial, on y va pour découvrir un nouveau film que l'on attend parfois depuis des mois. Ce sentiment est vraiment génial aussi.
Si vous souhaitez en apprendre plus, nous vous encourageons vivement à découvrir la dernière vidéo de la chaîne La Manie du Cinéma consacrée à Georges Méliès et la restauration des films !