Juste une petite réflexion sur la séquence d'ouverture d'un récit. Cette séquence est le fondement de ce qui suit. Elle devrait être un bloc, solide et sans compromis, sur lequel construire le reste de l'histoire.
Les premières images ou les premiers mots tendent à rester dans la mémoire des lecteurs et des lectrices même encore à la cinquantième page. La question se formule toujours plus ou moins : pourquoi y a t-il eu un tel début ? Ce commencement appartient-il vraiment à l'histoire ?
Ce questionnement signifie que lecteurs et lectrices craignent toujours la confusion, de ne pas ou ne plus comprendre ce qu'il se passe.
Une question d'ordre
La séquence d'ouverture d'une fiction obéit à une loi parce qu'elle initie une progression d'événements chargés de conflits qui mèneront à une conclusion quelques moments plus tard. Si la séquence d'ouverture ne pousse pas le lecteur vers l'événement suivant d'une manière logique comme par exemple une relation de cause à effet (gardons en mémoire que la causalité est intéressante en fiction car pour une même cause, une infinité de conséquences est possible), l'histoire elle-même risque de s'effondrer.
On peut se représenter la séquence d'ouverture comme un fondement solide qui supporte le récit et que sans cette fondation, l'histoire toute entière s'effondrerait effectivement dans le néant.
Cette ouverture doit donner le ton à tout ce qui suit, et il vaut mieux qu'elle soit suffisamment solide. Par exemple, s'il s'agit d'un mystère en mer, nous ne voudrions pas commencer par un discours décousu sur le romantisme de la mer et l'enchevêtrement des nuages, des oiseaux, de l'eau dans un hymne à la nature.
Il ne s'agit pas, après tout, d'une version actualisée de Moby Dick. C'est une histoire de mer qui met l'accent sur l'action et le suspense. (Quoique, soyons clairs sur une chose : il y a de l'action et du suspense dans le classique de Melville, mais il y a tellement plus, aussi).
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