Retour de Bruno Podalydès derrière et devant la caméra, et une fois n'est pas coutume, avec son frère Denis Podalydès dans le rôle principal à ses côtés. Après l'échec de sa version de (2018) on espère bien retrouver la poésie qui ont habité ses meilleurs films comme "Dieu Seul me Voit" (1998), "Liberté-Oléron" (2001), "Adieu Berthe, l'Enterrement de Mémé" (2012) ou encore "Comme un Avion" (2015). Cette nouvelle histoire se situe dans un contexte plus "moderne" et plus ancrée dans l'actualité qu'à son habitude. Bruno Podalydès assume les casquettes de réalisateur-scénariste-acteur... Chômeur, Alexandre doit prouver à sa femme qu'il peut assumer financièrement afin de s'occuper de leurs deux enfants. Il trouve une place à l'essai dans une start-up "très friendly" mais il y a un soucis de taille puisque le dogme maison est "pas d'enfant !", et la patronne au caractère particulièrement "explosif" semble très intolérante sur la question.
Pour garder son poste Alexandre doit alors mentir tandis qu'il doit tenter de s'intégrer dans une société dont il a bien du mal à comprendre les objectifs. Sa rencontre avec Arcimboldo "entrepreneur de lui-même" lui permet de trouver un soutien... Bruno Podalydès s'octroie le rôle de Arcimboldo et retrouve son frère pour la 10ème fois, Denis Podalydès a été vu également récemment dans "Toute Ressemblance" (2019) de Michel Denisot et "Effacer l'Historique" (2020) du duo Delépine-Kervern. À l'instar du frère, le cinéaste retrouve la plupart de ses acteurs fétiches avec Michel Vuillermoz qui retrouve aussi Denis Podalydès après (2019) de Roman Polanski et vu dans "Adieu les Cons" (2021) de et avec Albert Dupontel après lequel il retrouve également Philippe Uchan, Jean-Noel Brouté vu dans "Aline" (2020) de et avec Valérie Lemercier, Isabelle Candelier vue dans "Les Blagues à Toto" (2020) de Pascal Bourdiaux. La patronne est incarnée par Sandrine Kiberlain qui retrouve le clan Podalydès après "Comme un Avion", vue depuis dans (2018) de Jeanne Herry et "Mon Bébé" (2019) de Lisa Azuelos. Citons ensuite la jeune Luana Bajrami révélation de "L'Heure de la Sortie" (2018) de Sébastien Marnier et vue depuis dans "Portrait de la Jeune Fille en Feu" (2019) de Céline Sciamma et "Fête de Famille" (2019) de Cédric Khan. En prime on reconnaîtra le couple Vanessa Paradis et Samuel Benchetrit... I l est amusant de voir Denis Podalydès revenir avec ce film avec une thématique qui n'est pas très éloignée de "Effacer l'Historique", où comment un homme d'âge mûr est confronté à un monde hyper connecté.
Mais cette fois, si le personnage semble dépassé il apprend et accepte de faire des efforts afin d'entrer une start-up high-tech où, faut bien le dire, on ne sait jamais dans ou sur quoi elle bosse. Si la caricature de la start-up est jubilatoire sur plusieurs points, elle n'est pas toujours probante. Par exemple avoir des enfants est une cause de licenciement alors que c'est une cause non valable légalement en France. Par là même, l'histoire repose sur une condition légère, soit un homme qui a une femme à qui il doit prouver qu'il peut subvenir aux besoins de ses enfants en trouvant un travail. Début léger, intrigue légère, condition d'embauche peu crédible, rien n'est assez sérieux pour qu'on y croit même un peu. La fable a ses limites et on a surtout l'impression de Bruno Podalydès n'avait pas assez d'idées pour combler un long métrage, d'où quelques longueurs. Le béton urbain semble avoir un peu engoncé le cinéaste dont on a surtout apprécié jusqu'ici les échappées bucoliques. Il manque un peu de rythme. C'est parfois plaisant mais la magie manque un peu de créativité. Heureusement il y a les acteurs, la complicité entre les Podalydès est toujours aussi savoureuse, Sandrine Kiberlain s'amuse et c'est communicatif, l'osmose au sein de la Start-up est très réussie et la fantaisie ambiante a son charme. Inégal mais assez singulier pour offrir une alternative aux autres productions du moment.