Luca (2021) de Enrico Casarosa

Par Seleniecinema @SelenieCinema

24ème long métrage officiel siglé de chez Pixar depuis "Toy Story" (1995) de John Lasseter et après le dernier en date (2020) de Pete Docter et Kemp Powers. Sans autre commentaire précisons que ce film sera comme le dernier diffusé directement sur la plateforme maison Disney+ au lieu d'avoir sa place sur grand écran. Depuis quelques années et à l'instar de la maison mère Disney, Pixar semble également parti pour explorer le monde comme le Mexique avec (2017) de Lee Unkrich et Adrian Molina. Cette fois c'est l'Italie ce qui offre le premier long métrage en tant que réalisateur pour Enrico Casarosa qui a fait ses armes en tant qu'animateur et storyboarder sur les films "Ratatouille" (2007) de Brad Bird et Jan Pinkava, "Là-Haut" (2009) de Pete Docter et Bob Peterson et "Soul". Le scénario est signé de Jesse Andrews nouveau dans l'univers de l'animation après avoir écrit pour les films "This is Not a Love Story" (2015) de Alfonso Gomez-Rejon et "Every Day" (2018) de Michael Sucsy, et de Mike Jones qui a co-signé "Soul", et qui est connu pour avoir écrit les adaptations anglaises pour les studios Ghibli notamment "Le Vent se Lève" (2014) de Hayao Miyazaki et "Le Conte de la Princesse Kaguya" (2014) de Isao Takahata...

Dans une petite ville côtière italienne, le jeune Luca est un monstre marin qui en a marre de rester à élever ses poissons-moutons et trouve le moyen de profiter de la terre ferme comme un enfant qui serait en vacances d'été. Luca doit pourtant rusé avec son nouveau meilleur ami pour se sortir du carcan marin... Le réalisateur a déclaré s'être inspiré du cinéma italien des années 50 et plus précisément des films comme (1954) de Federico Fellini mais aussi de "Vacances Romaines" (1953) de William Wyler. Mais surtout le réalisateur s'est reposé sur ses propres souvenirs d'enfance et ce même si la ville de Portorosso est fictive comme il l'explique : "La ville elle-même raconte une histoire. Ces vieux bâtiments de stuc ont été travaillés dans le détail. Il y a une pescheria, une gelateria et une focacceria. On trouve aussi un ancien restaurant et un plus récent. L'Eglise se situe sur la place, près du cinéma. C'est une ville de pêcheurs avec des filets et des bateaux. Le lien des habitants à la mer est important." Si les Pixar (comme les Disney) sont toujours parsemés de clins d'oeil et de références c'est souvent avec plus de subtilité, façon chasse au trésor, alors que cette fois on ne peut pas passer à côté tant ils sont tous bien mis en évidence de Pinocchio à "Porco Rosso" (1992) de Hayao Miyazaki en passant par Marcello Mastroïanni, Machiavel et La Petite Sirène... Etc... Sans compter une Vespa omniprésente, à la fois comme symbole à l'italienne évidemment, mais aussi comme un sacré placement de produit !

Le pire est qu'on reste bouche bée quand les deux héros n'hésitent pas une seconde à massacrer des amis poissons pour accéder à leur rêve !?!? D'autant peu moral et simplement bête que le film est sans doute le Pixar le plus enfantin jamais fait avec "Le Voyage d'Arlo" (2015). En effet, les "Toy Story" ou "Monstres et Cie" avaient au moins un scénario plus dense aussi bien sur l'intrigue que sur les sujets abordés, ici le scénario est très linéaire et la thématique sur la tolérance est simple et sans nuance. Clairement il ne fallait pas perdre en route nos chères têtes blondes, et sur ce point c'est réussi ! On apprécie pourtant ce petit coin d'Italie typique teinté de "La Dolce Vita" où la jeune fille et son papa (sans oublier un chat mémorable !) voleraient presque la vedette aux deux petits héros. Techniquement ça reste Pixar et rien n'est décevant, les "monstres" ont un bon design (à noter par exemple que Luca a exactement 3436 écailles !) et les passages de la mer à la terre ferme sont toujours très fluides. En conclusion, un Pixar très mineur parce que très prévisible et sans pointe de génie mais ça reste très divertissant et le film ravira forcément les enfants. Un bon moment à défaut d'entrer au Panthéon Pixar.

Avis de Llowenn ICI

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :