De Lee Isaac Chung
Avec Steven Yeun, Ye-Ri Han, Yuh-Jung Youn
Chronique : Chronique d’une famille d’immigrés coréens dans l’Amérique Reaganienne, Minari est un portrait d’une infinie délicatesse, intime et généreux.
Il y est question d’intégration, d’espoirs déçus et de la confrontation du rêve américain à la réalité. Surtout, Minari traduit avec beaucoup de justesse les aspirations contraires de chacun des membres de cette famille et des trois générations qui la composent.
Les parents souhaitent offrir à leurs enfants une meilleure vie que la leur, mais leurs visions s’opposent diamétralement. Lui souhaite bâtir quelque chose de ses propres mains, trouver l’indépendance à travers cette exploitation agricole alors que elle aurait préféré la sécurité et la praticité de la ville. Les enfants quant à eux ne connaissent que les Etats-Unis et semblent rejeter leur pays d’origine, repoussant leur grand-mère qui débarque de Corée sans que cette dernière ne s’en formalise plus que ça. Au contraire, elle en joue, taquine son petit-fils, jure, se passionne pour le catch à la TV. L’actrice Yuh-Jung Youn qui interprète cette mamie drôle et impertinente a obtenu pour cette délicieuse interprétation un Oscar du meilleur second rôle bien mérité. La relation qu’elle tisse avec ce petit gars qu’elle ne connaissait pas (le jeune acteur est lui aussi excellent) est très touchante et sert de fil rouge au film, comme un symbole du choc culturel qui peut sévir au sein d’une famille déracinée.
Minari ne paie pas de mine, mais enchaine de très beaux moments graciles, servi par une mise en scène d’une allure folle. Un film profond et élégant.
Synopsis : Une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas où le père de famille veut devenir fermier. Son petit garçon devra s’habituer à cette nouvelle vie et à la présence d’une grand-mère coréenne qu’il ne connaissait pas.