La Chapelle du Diable (2021) de Evan Spiliotopoulos

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier long métrage de Evan Spiliotopoulos, inconnu pour la plupart mais qui a fait ses armes comme scénariste chez Disney notamment sur "Winnie l'Ourson et l'éfélant" (2004) de Frank Nissen, "Le Chasseur et la Reine des Glaces" (2016) de Céric Nicolas-Troyan et "La Belle et la Bête" (2017) de Bill Condon, et qui a notamment écrit sur les films (2014) de Brett Ratner, "Charlie'Angles" (2019) de et avec Elizabeth Banks et le récent "Snake Eyes" (2021) de Robert Schwentke qui sort bientôt en salle. Pour son premier projet personnel il a choisi un film d'horreur qui pourrait surprendre au premier abord vu ses expériences passées. Il adapte donc le roman "Shrine" (1983) de James Herbert avec comme producteur rien de moins qu'un certain Sam Raimi réalisateur des trilogies cultes "Evil Dead" (1981-1993) et "Spider-Man" (2002-2007)... Lors d'un reportage minable, un journaliste mis au ban de la profession en profite pour s'imposer alors qu'une muette retrouve la parole et semble parler avec la Vierge Marie. La petite bourgade devient vite un lieu de pèlerinage, le journaliste voit là un bon moyen de revenir au sommet au jouant sur le doute : est-ce un nouveau Lourdes ou est-ce une escroquerie ?...

Le journaliste est incarné par Jeffrey Dean Morgan mythique Comédien dans (2009) de Zack Snyder, qui a déjà abordé le genre avec (2012) de Ole Bornedal et vu récemment dans "Bons Baisers du Tueur" (2020) de Danis Tanovic. La jeune "possédée" est interprétée par l'inconnue Cricket Brown surtout aperçue dans des séries TV et dans le long métrage "Dukeland" (2020) de Matthieu Stanasolovich. Citons une membre de la communauté jouée par Katie Aselton aperçue dans "Le Book Club" (2018) de Bill Holderman et (2020) de Jay Roach. Citons trois membres du clergé joué par William Sadler vu dans "Machete Kills" (2012) de Robert Rodriguez et "The Highwaymen" (2019) de John Lee Hancock, Cary Elwes acteur culte de "Princess Bride" (1987) de Rob Reiner et "Hot Shots !" (1991) de Jim Abrahams et également du puissant "Saw" (2004) de James Wan, puis Diogo Morgado qui s'y connaît dans le domaine puisque son rôle marquant est celui de Jésus-Christ dans la série TV "La Bible" (2013) suivi du film adapté "Son of God" (2014) de Christopher Spencer... Notons la beauté graphique de l'affiche qui mérite bien un film à sa hauteur ; une précision qui est évidemment la première déception du film. Le prologue en flash-back en immersion dans un passé pas si lointain est particulièrement efficace et qui pourrait bien rester la meilleure scène du film !

Ensuite on tombe dans un téléfilm de base avec d'abord le classique et éculé du pestiféré de la profession qui va se trouver une rédemption à l'insu de son plein gré. Le scénario suit un canevas usé jusqu'à la corde où le miracle cache forcément un démon, où l'Eglise n'est pas exempt de vice, où le journaliste tente de s'offrir une seconde chance grâce à cette affaire... Etc... Mais surtout rien ne permet d'avoir un minimum peur, à minima un petit frisson à l'exception notable de quelques passages plutôt réussi mais non suffisants. Il s'agit de "cauchemar" où une "créature" plus vraie que nature vient hanter les songes, qu'on devine déjà que c'est pour annoncer sa venue prochaine. Ces parties "rêves" sont les meilleurs moments, avec un "démon" graphiquement très réussi et un décor gothique classique mais diablement efficace. Sur la partie "réel", avec enquête et procession etc on peut y voir aussi un manque de moyen peut-être avec seulement 10 millions de dollars de budget mais il n'en demeure pas moins que dans l'ensemble le film est assez ennuyeux, les quelques séquences réussies sont trop rares pour créer un intérêt et/ou une vraie émotion à l'instar d'ailleurs de la dimension "épouvante" qui paraît beaucoup trop sage. Néanmoins, le film a d'ores et déjà amassé plus de 30 millions de dollars au box-office Monde qui court encore, le film connaît donc un joli succès jusqu'ici. Malheureusement loin d'être convaincant, ce petit film d'horreur risque de se résumer à une belle affiche.