Film qui divise, Benedetta du cinéaste de Basic Instinct ou encore Elle - pour ne citer que les plus sulfureux et encore ce n'est pas tout... Bref, ce nouveau film qui a mis plus de 3 ans à sortir en salles a toutes les qualités pour faire de lui un grand long-métrage. D'abord il y a les thématiques chères au réalisateur ; qui sont le sexe, la violence et la religion. Puis il y a l'interprétation des acteurs, à commencer par l'immense Virginie Efira, qui mérite un prix d'interprétation cannois ou bien un César. Ses comparses dans le film se défendent également très bien ; à savoir la mère supérieure Charlotte Rampling toute en nuances et le vil nonce interprété par Lambert Wilson (qui fait toujours des rôles de têtes à claques d'ailleurs, allez savoir pourquoi...)
Mais tous ces atouts ne suffisent pas à mon goût à faire un grand film. Dans Benedetta, le sexe et la violence (particulièrement le sang) s'avèrent gratuits et très voyeuristes. Ok, on a compris, il s'agit d'étreintes saphiques : pas besoin de mettre les comédiennes à nu tout le temps, surtout à la toute fin où cela s'avère inutile. Et puis parfois le film se fait grotesque comme au début avec la scène des latrines où - attention spoiler- se greffe un humour douteux : l'amante se soulage en pétant sur le trône, encore une fois vain.
Pour finir, Benedetta n'est pas le film que j'attendais. Outrancier dans sa forme comme dans son fond, il ne m'a pas cueillie. Par contre, il s'agit tout de même d'un film à voir pour les beaux décors toscans et son traitement de la peste qui ravageait la population à l'époque (comme ironie du sort, nous portions des masques dans la salle de cinéma : où comment la fiction rejoint la triste réalité).
En bref, passez votre chemin pour ce long-métrage et préférez-en d'autres de la sélection cannoise comme Annette, par exemple un de mes récents coups de cœur !