Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Le démon de l’or » de S. Sylvan Simon.
« Vous êtes toujours les mêmes. Tout ce qui vous intéresse, c’est mon or ! »
Afin de garder pour lui seul le secret de l’emplacement d’une fortune gigantesque en or, Jacob Walz n’hésite pas à abattre trois hommes, dont son meilleur ami. De retour à Phoenix, Arizona, il ne peut cacher sa soudaine richesse. Si toute la ville épie ses moindres faits et gestes, Julia Thomas se montre plus habile que ses concitoyens. Elle séduit Walz et, sans que son mari ne soit jamais très loin, entreprend de le manipuler de manière à trouver l’emplacement de l’or…
« Votre or n’a apporté que du tort et du trouble à notre petite ville »
Plus encore que les bandits de grands chemins et les desperados sanguinaires. Plus encore que les indiens sauvages défendant leur territoire. Plus encore que l’hostilité de la nature... Il existe dans l’ouest américain un danger encore plus grand que tous les autres : l’or. Et ce qu’il suscite de convoitise et de cupidité. S’inspirant de la légende de la mine d’or du hollandais perdu – celle-là même qui inspira des films comme « L’or du hollandais » (Delmer Daves) et « L’or de MacKenna » (J. Lee Thompson) ou encore les albums de Blueberry « La mine de l’allemand perdu » et « Le spectre aux balles d’or ») – S. Sylvan Simon nous propose avec « Le démon de l’or » un western étrange et atypique. A noter que le film devait initialement être réalisé par George Marshall qui quitta le tournage après seulement quelques jours en raison de mésententes avec son producteur, S. Sylvan Simon, qui en assura finalement lui-même la réalisation.
« Lorsque le démon de l’or vous tient, il vous tient bien. La peur et le vertige s’envolent et plus rien ne compte. »
Sur la forme tout d’abord, le film surprend par de par sa construction scénaristique, qui jongle alterne les séquences entre passé (fin du dix-neuvième siècle) et présent (la fin des années 40). Un changement d’époque qui induit parallèlement un glissement de genre, puisque le film passe ainsi du western au film noir en un claquement de doigts. Il faut dire que ladite mine et son précieux trésor déchaineront les passions au gré des époques et ce sur plusieurs générations. Passant tour à tour aux mains des indiens puis d’une fratrie de mexicains, la mine est finalement prise par les armes par un étrange cow-boy d’origine allemande qui n’hésitera pas à tuer ses propres complices pour ne pas avoir à partager le magot. Mais bien mal acquis ne profite jamais et son or ne lui portera finalement que préjudice puisqu’il sera l’objet de toutes les convoitises et des convoitises de tous. A commencer par la belle Julia qui le séduira pour mieux tenter de le spolier. Une malédiction toujours vivace sept décennies plus tard où un shérif peu scrupuleux cherchera à empêcher quiconque de s’approcher d’un peu trop près de la mine. Telle une fable morale sur les dangers de la cupidité, « Le démon de l’or » est ainsi un western assez étrange, peuplé de personnages négatifs, immoraux et cruels, tous rongés par la soif de l’or et qu’on prend plaisir à détester (jusque dans une formidable scène où le « héros » regarde agoniser ceux qui ont essayé de se jouer de lui). Jouissif jusque dans sa conclusion assez peu westernienne selon laquelle l’argent ne fait définitivement pas le bonheur, ce « Démon de l’or » se révèle être une jolie surprise.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (1.0) ainsi qu’en version française (1.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées Patrick Brion et Jean-François Giré.
Édité par Sidonis Calysta, « Le démon de l’or » est disponible dans la Collection Silver en DVD ainsi qu’en combo blu-ray + DVD depuis le 3 juin 2021.
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