Byambasuren Davaa, la réalisatrice, petite fille de bergers traditionnels mongoles, filme un monde qu’elle connaît sur le bout des doigts avec justesse et mesure ; mais surtout dénué de tout regard réac’ ou passéiste. Elle nous montre des nomades qui ont su s’adapter au monde moderne mais qui jonglent systématiquement entre tradition et le monde actuel. Cependant pas au point d’accepter les ravages du capitalisme mondialisé lorsqu’il menace de détruire durablement l’écosystème fragile des steppes de leurs ancêtres. Les images sont belles car elles permettent surtout de livrer un plaidoyer écolo très bien documenté.
Toujours à hauteur d’enfant, dans « Le chien jaune de Mongolie », elle faisait l’éloge des traditions du peuple nomade mongol ; ici, c’est une rupture car elle montre comment il est difficile pour tous ces peuples premiers de vivre dans le monde d’aujourd’hui. Si le premier était un traité quasi anthropologique ; celui-ci est un documentaire qui devrait faire réfléchir les occidentaux sur les effets que produisent leur consommation effrénée de produits technologiques friands de minerais rares à l’autre bout du monde. Entre le premier film et le second, le modernisme est arrivé ; mais sont-ils plus heureux au final ?
Sorti en 2021
Ma note: 13/20