De James Gunn
Avec Margot Robbie, Viola Davis, Joel Kinnaman
Chronique : On efface tout et on recommence.
Entre les mains de James Gunn (les Gardiens de la Galaxie), la réunion à l’écran des pires super-vilains de la planète prend enfin de l’épaisseur.
C’est simple, The Suicide Squad (de Gunn) réussit à peu près tout ce que Suicide Squad (de Ayer – vous suivez ?) ratait.
Oublié le montage MTV sans queue ni tête, Gunn met en scène cette mission suicide avec style et quelques idées bien pensées. Et cette fois-ci au service de son histoire et de ses personnages.
Car il y une histoire (qui sans rien révolutionner, se tient – malgré un final aussi barré qu’hallucinant), et des personnages au background travaillé qui établissent entre eux de véritables interactions. Mais surtout ce sont de vrais bad guys, plus ou moins tordus, mais pas dans l’entre-deux. Ça flingue, ça tue, ça éviscère sans remords. Hormis Harley Quinn, toujours aussi exaspérante mais heureusement moins centrale dans l’intrigue, le reste de Task Force X, fait preuve d’une belle cohésion et d’une jolie dynamique de groupe dans leur démence psychopathe.
Et comme Gunn ne se fixe pas de limite (ou que Warner ne lui en a miraculeusement pas donné), on ne sait jamais qui peut y passer à la scène suivante. On retrouve l’esprit de bande et l’humour des gardiens en (bien) plus déglingué ainsi qu’une excellente bande son très bien intégrée au récit (pas juste pour faire genre).
Oui, c’est trash, le réalisateur ne lésine pas sur une violence très graphique, parfois un peu trop prononcée, mais qui démontre que The Suicide Squad assume joyeusement sa classification Rated R (la plus restrictive aux US). Et cette impression de violence gratuite est vite contrebalancée par l’humour omniprésent, les dialogues décalés et le rythme général soutenu du film, d’autant plus que cette outrance est au service du projet global du réalisateur.
Et faire revenir la grande Viola Davis n’était pas la moins mauvaise idée de ce nouveau Suicide Squad. Elle incarne toujours la charismatique Amanda Waller, mais cette fois-ci dans une version bien moins lisse et plus travaillée.
Comme on vous le disait, le jour et la nuit avec l’abominable version de 2016.
Synopsis : Bienvenue à Belle Reve, la prison dotée du taux de mortalité le plus élevé des États-Unis d’Amérique. Là où sont détenus les pires super-vilains, qui feront tout pour en sortir – y compris rejoindre la super secrète et la super louche Task Force X. La mission mortelle du jour ? Assemblez une belle collection d’escrocs. Armez-les lourdement et jetez-les sur l’île lointaine et bourrée d’ennemis de Corto Maltese.