La ligne verte (1999) de Franck Darabont

Adaptation d'un roman-feuilleton de Stephen King, après la rencontre de l'écrivain et du réalisateur pour le film "Les Evadés" sorti en 1994. L'écriture de cette nouvelle œuvre se fait après une conversation entre l'auteur à succès et le réalisateur Franck Darabont, l'écrivain produit six épisodes pour la création du livre, le scénario prend ensuite forme en huit semaines sous la main du réalisateur.

1935, Paul Edgecomb, gardien chef d'un pénitencier reçoit au sein de la ligne verte, le couloir de la mort, un nouveau pensionnaire John Coffey, colossal homme noir, qui selon son dossier, aurait été retrouvé avec dans ses bras deux petites filles qu'il aurait violés avant de les tuer. Paul et les autres gardiens vont se rendre compte que ce colosse à un grand cœur et un don : celui de guérir les maux à l'instar de l'infection urinaire de Paul, en recrachant par la suite des petites particules noires. Au sein de ce couloir, les gardiens tentent de garder une douce atmosphère contenu des circonstances, deux tâches au tableau, le nouveau gardien Percy Wetmore qui fait preuve de cruauté et de sadisme surtout en présence du prisonnier Edward Delacroix allant jusqu'au jour de sa peine, à ne pas mouiller l'éponge et faire bruler le condamné sur la chaise électrique. Deuxième ombre, un nouveau prisonnier, William Wharton dit aussi Billy the Kid, un fou dangereux, capable de tout, sans morale, condamné pour un triple meurtre.

Le film est superbement écrit dans une forme de conte fantastique sombre où l'angoisse règne dans un univers clos. On reste dans une forme de paradoxe constante où le spectateur s'attache à des personnages doux et lumineux alors que les passés avec les condamnés sont loin de cet aspect. Les contrastes sont nombreux entre les différents gardiens, les différents prisonniers, les différents lieux. Ils sont appuyés par des jeux de lumières et dans l'alternance des scènes et des thèmes abordés. Une réelle pensée dans la réalisation pour ne jamais s'ennuyer qui conduisent à une belle émotion finale.

On peut sourire des différents faux raccords que l'on peut voir dans le film, mal traités surtout en ce qui concerne les plans pour faire paraître Mickael Clarke Duncan plus grand ou encore les différents plans avec la souris montrent qu'il y a eu plus d'une souris pour faire les différentes figures. Cela ne gâche rien au film mais un traitement plus méticuleux aurait été appréciable surtout quand on peut voir la qualité des autres éléments de la réalisation.

Le film est d'autant plus beau que les acteurs livrent une prestation remarquable que ce soit dans les acteurs principaux ou secondaires. Tom Hanks / Paul Edgecomb "Il faut sauver le soldat Ryan" fait face au regretté Mickael Clarke Duncan / John Coffey "Armageddon", le duo montre une belle osmose, la formation d'une amitié improbable et donne beaucoup de caractère aux deux protagonistes. Il faut souligner surtout les acteurs secondaires qui étoffe le scénario, donne plus de cachet au film et l'ancre dans ces paradoxes et dans le côté réaliste de l'univers carcéral avec Sam Rockwell qui prête ses traits à Billy the Kid ou encore Doug Hutchinson "Les ailes de l'enfer" incarnant le sadique Percy.

Un très beau film, plein d'émotion qui ne perd pas son charme même après 22 ans.

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La ligne verte (1999) de Franck Darabont