[CRITIQUE] : Escape Game 2 : Le monde est un piège

[CRITIQUE] : Escape Game 2 : Le monde est un piège

Réalisateur : Adam Robitel
Acteurs : Taylor Russell McKenzie, Logan Miller, Thomas Cocquerel,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h28min.
Synopsis :
Escape Game 2 - Le Monde est un piège est la suite du thriller psychologique à succès qui a terrifié les spectateurs à travers le monde. Dans cet opus, six personnes se retrouvent involontairement enfermés dans une nouvelle succession d'escape games. Ils découvrent peu à peu leurs points communs qui peuvent leur permettre de survivre... et se rendent compte qu'ils ont déjà tous joué à ce jeu auparavant.


Critique :

Maintenant habilement l'équilibre précaire entre le récit YA et une horreur très (trop) polie, tout en laissant planer l'idée que la franchise est tout proche de son plafond de verre, #EscapeRoom2 n'en reste pas moins un sympathique et créatif prolongement au premier film. pic.twitter.com/iATG0O9zbM

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 10, 2021

Force est d'avouer que sur le papier, Escape Game premier du nom partait résolument du bon pied, même avec un faiseur pas forcément doué derrière la caméra (Adam Robitel, papa du gentiment manqué Insidious 4 et scénariste du moins défendable - et il faut le faire - Paranormal Activity 5) : un concept accrocheur et populaire, capitalisant sur un véritable phénomène de mode venu tout droit du Japon, qui joue savoureusement sur notre intellect autant que sur notre culture (au-delà d'avoir un aspect très cinématographique dans son fonctionnement, avec une vraie gestion de l'espace, du temps et du suspens), mais aussi et surtout un sentiment de " VHS " vibes profondément nostalgique.
Car mine de rien, la péloche partait bien dans l'idée de nous faire renouer avec les petites claques conceptuelles qu'incarnaient The Game mais surtout Cube à la fin des 90's (même si, comme dit plus haut, Robitel n'était ni Vincenzo Natali et encore moins David Fincher).

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Copyright 2021 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH


À l'écran en revanche, la limonade n'était pas forcément aussi goûteuse que prévue, malgré les - très - maigres attentes à son sujet (du fun et de la mort en pagaille, que demander de plus au fond ?).
Honnête bisserie engoncée entre le slasher pas totalement assumé et le thriller conceptuel maniant plus ou moins habilement les contraintes inhérentes de son terrain de jeu (bonne gestion du cadre et du rythme, des excellents décors divers et variés), pour limieux eux incarner une sorte de resucée pas si dégueulasse de The Game et Cube sauce Saw mais castré par une limitation tout public; Escape Game premier du nom, qui n'avait pas attendu le feu vert de sa major pour appeler à une franchisation à outrance (son climax foiré appelait instinctivement une suite), faisait le café sans forcément péter le baromètre du kiffe.
Évitant étonnamment (un mal comme un bien) la règle du " bigger and lourder " de tout succès populaire made in Hollywood, sa suite directe, au sous-titre US profondément racoleur - Tournament of Champions -, reprend la même mixture que le premier opus avec un soupçon de Hunger Games en prime (les gagnants sont de retour pour en prendre à nouveau plein la poire).
Riche en décors imaginatifs (un bon point quand on passe tout son temps dans des salles d'évasion) et fort d'une froideur plutôt bienvenue dans ses nombreuses mises à mort, la péloche joue la carte de la prudence plus que celle de la pantalonade extrême à la lisière du Z, mais ne profite cependant pas de cette retenue pour développer ses personnages, et encore moins sa mythologie (cette fameuse société sans visage qui gère le game, mais dont on ne sait toujours rien ou presque), qui ne dépasse jamais le minimum syndical de son concept.

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Maintenant l'équilibre précaire entre le récit YA et une horreur polie, tout en laissant planer l'idée que la franchise est tout proche de son plafond de verre (surtout si son imagination sans limites se heurt à son refus d'une violence plus musclée et graphique), Escape Room 2 n'en reste pas moins un sympathique et créatif prolongement au premier film, bien plus engageante que les bandes horrifiques génériques venues du pays de l'oncle Sam ces derniers temps - plateformes inclues.
Mais tout comme son aîné, il nous confirme qu'un vrai bon escape game se vit avant tout physiquement sur le terrain, et non dans une salle de cinéma, aussi obscure soit-elle...
Jonathan Chevrier
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