[CRITIQUE] : Sentimental

[CRITIQUE] : Sentimental

Réalisateur : Cesc Gay
Acteurs : Javier Cámara, Alberto San Juan, Belén Cuesta, Griselda Siciliani,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h22min.
Synopsis :
Après des années de vie commune, Julio et Ana traversent une crise dans leur couple. Jusqu’au soir où Ana décide d'inviter leurs voisins du dessus à dîner, sans prévenir Julio, qui ne les porte pas dans son cœur. Son grief : le bruit qu'ils font chaque soir lors de leurs ébats déchainés. Au fil de ce dîner, la routine de Julio et Ana se heurte aux mœurs plus que libérées de leurs voisins : les langues se délient, les secrets se dévoilent et les masques tombent.


Critique :

#Sentimental roule gentiment sa bosse en terrain conquis, joli vaudeville prenant les contours d'une comédie conjugale caustique et sacarcastique - qui ne brade pas pour autant ses élans sentimentaux -, sur un couple en pleine crise conjugal à l'aube de l'âge dit de " maturité ". pic.twitter.com/rthnkMCcdZ

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 12, 2021

Pour ceux qui sont un tant soit peu initiés au cinéma du cinéaste espagnol Cesc Gay (clairement l'un des jeunes cinéastes les plus importants du moment au sein du cinéma ibérique), Sentimental roule gentiment sa bosse en terrain conquis (et à forte résonance française), véritable vaudeville prenant les contours d'une comédie caustique et sacarcastique - qui ne brade pas pour autant ses élans sentimentaux -, sur un couple en pleine crise conjugal à l'aube de l'âge dit de " maturité ".
Familière, la mayonnaise fonctionne pourtant dès la première minute grâce à l'investissement sans bornes et au charisme impeccable du casting vedette (Javier Cámara, Alberto San Juan, Belén Cuesta et Griselda Siciliani sont tout simplement exceptionnels), tout autant qu'à la maîtrise que peut avoir Gay dans sa manière d'équilibrer convenablement, au coeur d'un cadre intime et limité (un bel appartement barcelonais), son humour carnassier avec les nombreux rebondissements de son intrigue.

[CRITIQUE] : Sentimental

Copyright Filmax


Vissé sur deux couples bien distincts, un plus jeune qui vient dîner - ou plutôt aider - chez leur voisin, dont la routine devient de plus en plus confirme à l'adage selon lequel «la familiarité engendre le mépris» (ils n'ont d'ailleurs pas eu de relations sexuelles depuis environ un an, là où les deux plus jeunes - échangistes - ont constamment des ébats bruyants, ce qui ne fait qu'exacerber leur discorde); le film jouit d'un script spirituel et malin, qui sait dévoiler la vérité de ses personnages - qu'il aime passionnément - au-delà des couches d'angoisses et de contraintes qu'ils s'imposent (tout en sachant pertinemment que la perfection chez son partenaire est impossible), autant que d'user du sarcasme pour les protéger de la douleur.
Épuré à l'extrême (à peine quatre-vingts minutes au compteur), étonnamment franc dans son exposé théâtral, drôle et rafraîchissant sur le comportement de la classe moyenne en plein âge moyen; Sentimental montre comment parfois, dans la vie conjugale, les gens ont besoin d'être confrontés à un vrai choc pour réaliser ce qui se passe sous leur nez, puisque comme toutes les actions ont des conséquences, l'inaction peut elle aussi menacer un mariage...
Jonathan Chevrier[CRITIQUE] : Sentimental