Arthur Penn construit un mythe
« Vous connaissez l’histoire de Bonnie and Clyde ? Comment ils vécurent ? Comment ils sont morts ? ».
Ce film va vous le conter, pas en mode documentaire mais un mode romance poétique. Ce film prend parti pour le couple de gangster et le rend terriblement sympathique même si Arthur Penn nous le montre commettant des meurtres gratuits. Dans son scénario, il en fait surtout des victimes de la Grande Dépression ; et le spectateur ne pourra être qu’indulgent pour ces laissés pour compte. Cette jeunesse ose se révolter contre un carcan accepter par les aînés ; et pour un film sortant en 1967 dans une Amérique enlisée au Vietnam avec une jeunesse aspirant à une vie meilleure ; il fera écho à leurs interrogations. Mais les héros paient ici le prix fort pour cette liberté. Ce film de studio porte malgré lui des messages forts : critique de la société de consommation, du système financier capitaliste, la désorganisation sociale engendré par ce système, rejet du puritanisme. Entre classicisme et Nouvelle Vague, Arthur Penn innove surtout dans une scène finale hyper cut techniquement impeccable et surtout avant-gardiste. Coppola reprendra les mêmes codes quelques années plus tard pour le meurtre de Sonny dans « Le Parrain ». Ce réalisme frontal choqua à l’époque. Et puis il y a le couple glamour Dunawway/Beatty superbement dirigé par Penn. Mon fils de 13 ans a été conquis par cette histoire.
NB: en redécouvrant ce film, on apprend que la chanson de Gainsbourg est fortement inspirée d'un poème de Bonnie
Sorti en 1967
Ma note: 17/20