Lors de la séquence d'ouverture, un aspect particulier de l'atmosphère fixera dans l'esprit du lecteur/spectateur quelques expectations sur la suite. Il peut être alors important de s'assurer que cette première impression est vraiment celle que vous souhaitez inspirer dès le début.
Par exemple, le récit débute tôt un matin nuageux et sombre. Une voiture roule le long d'une route en mauvais état. Les mouvements du véhicule sont chaotiques en raison des nombreux nids de poule qu'il ne peut éviter.
Si l'un des thèmes majeurs du récit en devenir est la corruption au sein des grandes cités, alors cette illustration singulière pourrait déjà mettre en place une atmosphère particulière préparant le lecteur/spectateur à ce manque d'innocence et de pureté d'un monde dans lequel on ne cherche qu'à tirer des profits personnels, à satisfaire son ego contre l'intérêt de la communauté.
Certes, il y a un aspect symbolique dans cet exemple de destruction. Sinon, l'ambiance à mettre en place est plutôt général. La séquence d'ouverture inspire alors de la tristesse ou de la joie, de la peur, un sentiment d'isolement ou encore un impression d'anéantissement comme des images de destruction qui ne montrent pas vraiment des ruines mais une sensation d'écrasement.
Toutes les histoires possèdent une atmosphère particulière. Auteurs et autrices devraient s'assurer d'avoir bien compris cette atmosphère singulière qu'il tente de mettre en place dès le début. Ainsi, il leur sera plus facile de décider ce qu'ils doivent d'abord présenter pour que l'histoire s'imprègne déjà de cette ambiance dès la séquence d'ouverture.
Le détail à interpréter
Si vous débutez sur l'image d'un poêle qui s'ouvre ensuite sur une grande salle, non seulement vous établissez un contexte particulier mais vous situez aussi une époque. Au tout début du récit, aucun point de vue particulier n'est encore fixé. On ne connaît pas les personnages et on ignore encore lequel sera le personnage principal.
Pour cette raison, vous pouvez très bien choisir de commencer par un point de vue omniscient et ne passer que plus tard au point de vue du personnage. Il est également vrai que les auteurs souhaitent très souvent établir un cadre général au début de l'histoire avant de se concentrer sur le sujet, ce qui peut également imposer un point de vue général au début de leur récit.
Mais vous pourriez aussi vouloir une atmosphère particulière telle une détresse émotionnelle, un sentiment de culpabilité... sans pour autant que cela soit forcément une instabilité. Le climat affectif pourrait être celui d'un regard innocent sur les choses.
Alors, puisque ce regard est constitutif du récit, les détails qu'il renvoie seront privilégiés. Par exemple, la séquence d'ouverture se déroulerait la nuit sous un ciel humide, un personnage se presse le long de trottoirs délavés et mal entretenus ; vous établissez immédiatement une ambiance particulière mais éminemment subjective car la réalité pourrait être toute autre (bien sûr qu'elle est autre).
Votre intention, néanmoins, est d'installer ce sentiment, voire cette sensation particulière.
Lorsque vous penserez votre séquence d'ouverture, prenez garde à la première impression que vous laisserez car celles-ci sera durable alors soit, vous y répondez favorablement parce que votre récit l'exige, soit vous contrez cette expectation de votre lecteur et de votre lectrice par un retournement de situation, par définition, inattendu.
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